Le chef d’État Abdelmadjid Tebboune a évoqué dimanche soir la possibilité que son pays adhère aux Brics, le groupe d’États qui réunit le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. Un intérêt affiché dans un contexte de nouvel ordre politique mondial.
« Les Brics nous intéressent, car ils permettent de s’éloigner de l’attraction des deux pôles », a soutenu Abdelmadjid Tebboune dimanche soir à la télévision. Dans ce même entretien, il assure qu’il aurait bientôt « de bonnes nouvelles », même s’il ne faut pas « devancer les évènements ». Déjà, fin juin, le chef d’État algérien avait participé à une visioconférence lors du dernier sommet des Brics.
Une entrée dans ce club, même si ce ne sera pas tout de suite, « permettrait à l’Algérie d’avoir des relations directes avec ces grandes puissances émergentes que sont les Brics et de rehausser son statut diplomatique », selon l’économiste spécialiste de l’Algérie Alexandre Kateb. Il pourrait y avoir aussi des opportunités économiques avec notamment la Banque des Brics, sorte de banque centrale.
L’Algérie pourrait « bénéficier de financements octroyés par cette banque », poursuit Alexandre Kateb. D’autres opérations économiques pourraient avoir lieu, comme « des échanges commerciaux et la création d’un système alternatif au rôle du dollar américain », avance l’analyste.
Les Brics entrouvrent la porte
Les Brics, de leur côté, « affichent le principe de leur ouverture » sous l’impulsion de la Russie et de la Chine, selon Thierry Apoteker, économiste spécialiste des Brics et de l’Algérie. Le tout dans un contexte de nouvel ordre politique mondial. Le pays « a tous les attributs nécessaires pour faire partie des Brics : c’est un pays influent sur la scène internationale, un pays important du point de vue des ressources et de l’équilibre pétrolier gazier mondial. Il a une influence régionale, notamment dans la région sahélienne, ce qui intéresse beaucoup la Russie et la Chine », analyse le spécialiste.
Mais en même temps, c’est une ouverture de principe. « Le processus d’entrée de l’Algérie dans les Brics sera certainement très progressif. » Et durera peut-être « des années vu l’instabilité géopolitique mondiale », estime Thierry Apoteker.
Avec RFI