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Lamine Belghit arrêté : la justice algérienne réagit à des propos xénophobes sur Sky News

Mohamed Lamine Belghit

Le nihiliste et raciste Mohamed Lamine Belghit

C’est une décision saluée comme un tournant. Après la diffusion sur la chaîne émiratie Sky News Arabia d’une intervention de Mohamed Lamine Belghit — qui s’autoproclame historien — accusant les Amazighs de faire partie d’un « projet franco -sioniste « , la justice algérienne a réagi avec une fermeté rare mais bienvenue. Le parquet d’El Harrach a annoncé son arrestation et l’ouverture d’une enquête judiciaire pour atteinte à l’unité nationale et incitation à la haine raciale.

Les propos de Belghit, jugés profondément xénophobes, attentatoires aux principes constitutionnels et a l’unité nationale, ont provoqué une onde de choc sur les réseaux sociaux. En s’en prenant à une composante fondamentale de l’identité algérienne, à savoir la culture amazighe, et en alimentant un discours de division, il a ravivé des blessures encore sensibles liées à la marginalisation historique de la Kabylie et de tamazight.

Dans son communiqué officiel, le parquet dénonce « une violation manifeste des valeurs fondamentales de la société algérienne, fondées sur l’unité nationale », et considère que ces propos s’attaquent directement aux « symboles de la nation, à son unité, et aux repères de l’identité nationale ».

Présenté devant le procureur le 3 mai, Belghit a été placé en détention provisoire sur décision du juge d’instruction, dans le cadre d’une information judiciaire pour « atteinte à la sécurité de l’État » et « diffusion de discours haineux à travers les technologies de l’information ».

Sur les réseaux sociaux, de nombreux Algériens ont exprimé leur soulagement face à ce qu’ils considèrent comme la fin d’une impunité dont bénéficiaient trop longtemps certains discours racistes. « Cela fait des années que des figures comme Lamine Belghit insultent en toute liberté tamazight et ses défenseurs. Il était temps que la République réagisse », écrit une internaute sur Facebook.

Pour les défenseurs des droits culturels et linguistiques, cette affaire illustre la nécessité de veiller à ce que la diversité culturelle algérienne, reconnue par la Constitution, soit effectivement protégée face à la haine et à la manipulation idéologique. Car au-delà d’un fait divers médiatique, c’est la cohésion nationale et le respect du pluralisme identitaire qui sont en jeu.

La réponse judiciaire envoie ainsi un message clair : dans l’Algérie d’aujourd’hui, aucun discours de haine, aussi travesti soit-il sous des apparences pseudo-intellectuelles, ne saurait se substituer au débat d’idées dans le respect de la dignité humaine et de l’unité du peuple.

Samia Naït Iqbal

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