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L’ARAV voit le MAK et le… mal partout !

Cette capture d’écran explique bien qu’il n’y a pas lieu de faire tout e affaire pour un tag.

L’apparition du sigle « MAK » dans une scène du feuilleton «El Dama » diffusé pendant ce mois du Ramadan sur l’une des chaînes de la télévision  publique a fait réagir l’Autorité de régulation de l’audiovisuel.

A l’Arav, on a la dent dure contre le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie et son président Ferhat Mehenni. C’est dans l’ère des mauvais temps que nous vivons.

En effet, dans une séquence du film, les trois lettres controversées écrits sur un mur ont été balayées par le champ de la caméra.

Ce qui a suscité l’ire du gendarme de la diffusion audiovisuelle nationale (ARAV) qui invite l’EPTV à apporter  des éclaircissements sur le sujet. Mais ce gendarme ne voit rien de la médiocrité qui ronge la production audiovisuelle. Ni d’ailleurs de la laideur des décors. C’est un peu l’histoire du doigt qui montre la lune. L’imbécile évidemment ne voit pas la lune !

« En visionnant un programme de la Télévision publique, en l’occurrence le feuilleton  ‘El-Dama’, dans son premier épisode, à la 19eme minute 45 secondes, une scène montrant un mur au niveau d’un marché à Bab El-Oued (Alger), sur lequel est écrit le nom d’un mouvement séparatiste classé comme terroriste », indique courageusement le communiqué de l’ARAV. La chasse est ouverte

« La télévision publique a été saisie pour demander des éclaircissements à ce sujet et prendra les mesures nécessaires à la lumière des éclaircissements fournis par l’EPTV », ajoute la même source. Voilà donc, le gendarme fait semblant de jouer son rôle. Cette levée de boucliers a poussé le réalisateur a sortir de son silence et à devoir se justifier.

Le réalisateur de la série, Yahia Mouzahem, vient de réagir à travers les réseaux sociaux  pour apporter des détails sur le tournage de la scène objet de la polémique, prêtant au film et au réalisateur l’intention de faire l’apologie du MAK

Jeudi dernier, sur les lieux du tournage, un quartier de Bab El-Oued, le réalisateur filme une vidéo explicative qu’il a publiée quelques instants plus tard sur ses  comptes Instagram et Facebook où l’on peut voir des résidents du quartier expliquer au réalisateur que le graffiti litigieux  datait  d’au moins cinq ans et qui a été écrit par les jeunes du quartier n’a rien à avoir avec le MAK. Sur d’autres murs du quartier, ils lui montent des graffiti tout aussi subversifs.

Pour mieux convaincre de sa bonne foi, Yahia Mouzahem tente de  rassurer en affirmant que ses opinions politiques n’ont rien à voir avec le MAK.

Et comme pour rappeler son importance, l’ARAV a saisi toutes les chaînes de télévision via un communiqué diffusé au début  de ce mois de ramadan leurs obligations au respect des principes du peuples algérien et les spécificités du mois sacré.

Jeudi dernier à l’issue de l’adoption du projet de loi organique sur l’information,  le ministre de la communication a réitéré même injonction en insistant sur les spécificités  du ramadhan et les valeurs du peuple algérien. Pour ceux qui ne sont pas musulmans, ils n’ont qu’à bien se tenir.

Le cinéma algérien vit ses heures sombres. A l’incompétence s’ajoutent la censure, la bigoterie et la surenchère patriotique. Et pourtant un cinéma digne de ce nom a besoin de liberté, d’audace, d’impertinence et de finances pour contribuer à l’éveil des citoyens. Et rien d’autre.

Samia Naït Iqbal

 

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