Mercredi 11 avril 2018
L’avant-projet de loi organique relatif à l’Académie de langue amazighe en finalisation
La revendication amazigh a connu plein de luttes avant sa reconnaissance par le pouvoir
Le gouvernement a finalisé l’avant-projet de loi organique relatif à l‘Académie algérienne de la langue amazighe, indique mercredi un communiqué publié sur le site des services du Premier ministre.
Ce texte fixe les missions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de cette Académie instituée par l’article 4 de la Constitution qui déclare que Tamazight est également langue nationale et officielle », précise-t-on de même source.
« Le contenu de cet avant-projet de loi sera rendu public après son examen par le Conseil des ministres dans les prochaines semaines, avant sa présentation au Parlement durant ce premier semestre, comme décidé par le président Abdelaziz Bouteflika », ajoute le communiqué.
Un groupe de travail interministériel avait été installé auprès des services du Premier ministre pour préparer l’avant-projet.
Lors du Conseil des ministres réuni le 14 mars dernier, le chef de l’Etat avait invité le gouvernement à hâter la présentation au Parlement du projet de loi organique relatif à la création de cette Académie.
Placée auprès du président de la République, cette institution, qui s’appuiera sur les travaux des experts, sera chargée de réunir les conditions de promotion de Tamazight en vue de concrétiser, à terme, son statut de langue nationale et officielle.
Au cours de ce même Conseil des ministres, un projet de loi amendant et complétant la loi de juillet 1963 fixant les fêtes légales, pour formaliser l’ancrage légal de l’inscription de Yennayer sur la liste des fêtes légales du pays, avait été adopté.
La décision d’inclure Yennayer dans la liste des fêtes légales constitue une initiative sans précédent prise par le chef de l’Etat dans l’objectif de consolider l’unité et la cohésion nationales.
« Cette mesure, comme toutes celles déjà prises au profit de notre identité nationale dans sa triple composante islamique, arabe et amazighe, confortera l’unité et la stabilité nationales, alors que des défis multiples internes et régionaux nous interpellent », avait affirmé le président de la République.
Le président Bouteflika avait enjoint aussi au gouvernement de « ne ménager aucun effort pour la généralisation de l’enseignement et de l’usage de Tamazight, conformément à la lettre et à l’esprit de la Constitution ».
Selon des données du ministère de l’Education nationale, l’enseignement de tamazight est passé de 11 wilayas en 2014 à 38 durant l’année scolaire 2017-2018, qui a vu le nombre d’élèves étudiant la langue amazighe augmenter à près de 350.000, encadrés par 2.757 enseignants.