Le biopic « Ben M’hidi » réalisé par Bachir Deraïs qui a fait l’objet du blocage et « censure » par les autorités algériennes vient d’être « libéré ». C’est le réalisateur qui l’annonce, ce jeudi, sur son compte Facebook.
« J’ai le plaisir de vous annoncer que tout est rentré dans l’ordre. Merci du fond du cœur pour votre soutien et d’avoir supporté mes délires », écrit Bachir Drais sans donner plus de précision sur les conditions qui sont à l’origine de la levée de la censure qui a frappé le film depuis sa sortie en 2018.
« Quant à la carrière commerciale du film, elle est en cours de préparation et de négociation, patientez deux semaines le temps d’assainir toute l’administration et le règlement de quelques dettes du film car je n’ai aucune envie que la sortie du film soit entachée par un quelconque faux problème », annoncera-t-il, visiblement satisfait du dénouement positif du conflit qui l’a opposé au ministère des Moudjahidine et à celui de la Culture et des arts, les principaux contributeurs au financement de ce biopic sur le héros de la révolution, Larbi Ben M’hidi.
« En dehors de l’Algérie, d’autres avant-premières du film seront organisées à Paris, Lille, Marseille Lyon, Genève, Londres, Montréal Bruxelles, Rome, Washington, le Caire Tunis, Dubaï, Doha », annoncera Bachir Derraïs qui promet de fournir, au début de janvier 2023, plus d’informations sur la diffusion du long métrage dans les salles.
« Pour le reste et ceux qui s’inquiètent pour le contenu du film, faites confiance au réalisateur, vous ne serez pas déçus », lancera Bachir Derraïs qui qui n’a pas manqué de remercier les deux ministres de la Culture et des Moudjahidine ainsi que leurs collaborateurs « pour avoir tenu leur parole et d’avoir été jusqu’au bout de leurs engagements ».
Enfin, il adressera ses remerciements à « tous les intermédiaires et amis qui ont déployé toutes leurs énergies » pour rapprocher les deux parties « après 3 ans de rupture de contact ».
Le film « Ben M’hidi » dont le scénario est écrit par le romancier Mourad Boureboune devait sortir en 2018. Il est financé à hauteur de 520 millions de dinars par les ministères de la Culture et des Moudjahidine, en plus de financements d’opérateurs publics et privés. Son budget total s’élève à 800 millions de dinars (près de 6 millions d’euros).
On rappellera que Bachir Derraïs était entré en conflit avec la commission de visionnage du ministère des Moudjahidine qui a opposé son veto contre la sortie du film contestant de nombreuses scènes et passages du film. Ladite commission a reproché au réalisateur de s’être écarté de la réalité historique et de ne pas se conformer au scénario écrit par Mourad Boureboune.
Samia Naït Iqbal
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