22 novembre 2024
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Le célèbre commandant Bouregaâ risque 10 ans de prison

EXPRESS

Le célèbre commandant Bouregaâ risque 10 ans de prison

L’ancien commandant de l’ALN, Lakhdar Bouregaâ a été placé dimanche en détention pour « outrage à corps constitués et atteinte au moral de l’armée ». Il encourt jusqu’à 10 ans de prison.

L’affaire fait grand bruit. Un célèbre vétéran algérien de la guerre d’indépendance, Lakhdar Bouregaâ, a été arrêté samedi 29 juin à Alger et placé dimanche en détention pour «outrage à corps constitués et atteinte au moral de l’armée», a annoncé la télévision nationale. Il a été placé sous mandat de dépôt après avoir été entendu par un juge d’instruction du tribunal de Bir Mourad Rais, à Alger. Il encourt jusqu’à dix ans d’emprisonnement, selon le Code pénal.

Ancien commandant de l’armée de libération nationale lors de la guerre de libération, Lakhdar Bouregaâ a été arrêté à son domicile à Hydra, un quartier huppé sur les hauteurs d’Alger, selon son petit-fils, Imad Bouregaâ. Cet opposant historique, qui est de toutes les manifestations depuis la chute, le 2 avril, du président Abdelaziz Bouteflika, a été emmené «dans une caserne des « services de renseignements » », dans le quartier voisin de Ben Aknoun, a précisé Imad Bouregaâ dans un entretien avec le site d’information DZVID.

L’arrestation de Lakhdar Bouregaâ, qui a tenu des propos critiques à l’égard du pouvoir actuel, a suscité l’indignation dans le pays, notamment sur les réseaux sociaux. Le Front des forces socialistes (FFS), le plus ancien parti d’opposition d’Algérie, dont Lakhdar Bouregaâ est l’un des membres fondateurs depuis 1963, a exprimé sa «  colère  » et sa «  consternation  ».

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«Grave dérapage»

L’arrestation de M. Bouregaâ «  constitue un grave dérapage  », ont déclaré une dizaine d’universitaires dans le texte d’une pétition pour sa libération, postée sur Facebook par Fodil Boumala, militant des droits humains. Pour Imad Bouregaâ, son grand-père a été interpellé en raison de «  ses déclarations contre le général Ahmed Gaïd Salah  », devenu de facto l’homme fort du pays depuis que la contestation a poussé M. Bouteflika à la démission. Le vétéran aurait accusé le général de vouloir imposer «  son  » candidat lors d’un éventuel futur scrutin présidentiel, selon Imad Bouregaâ.

Le général Gaïd Salah est critiqué pour son rejet des revendications de la contestation, qui réclame notamment la mise en place d’institutions ad hoc, chargées d’introduire des réformes, d’élaborer une nouvelle Constitution puis d’organiser une élection présidentielle. Depuis plusieurs semaines et à l’occasion de manifestations hebdomadaires à travers le pays, la police mène chaque vendredi des arrestations à Alger et dans d’autres villes. Le général Ahmed Gaïd Salah a fait savoir mi-juin que l’emblème national ne serait désormais plus toléré dans les défilés, où les emblèmes berbères étaient très présents depuis le début des manifestations. Ce qui a fait dire que l’institution militaire est en train de mener un travail de sape profond pour diviser le mouvement de dissidence populaire.

Vague d’arrestations

Une dizaine de manifestants ont arrêtés vendredi dernier à Alger et devaient comparaître dimanche devant la justice pour «  port de l’emblème amazigh  », selon la télévision. Le vendredi précédent, 18 manifestants ont été arrêtés à Alger en possession de drapeaux berbères, inculpés d’«  atteinte à l’unité nationale  », infraction passible de 10 ans d’emprisonnement, et placés en détention provisoire. Plusieurs autres, dont deux étudiants arrêtés mardi à Alger à l’occasion des manifestations hebdomadaires étudiantes, ont été inculpés des mêmes chefs et placés sous contrôle judiciaire.

D’autre part, un supporteur algérien a été expulsé d’Égypte puis incarcéré dans son pays pour avoir brandi dans un stade de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN-2019) une pancarte arborant un slogan du mouvement de contestation en Algérie. Le général Gaïd Salah a réitéré mercredi n’avoir aucune ambition politique tout en réaffirmant implicitement que l’armée resterait aux commandes tant qu’un nouveau président ne serait pas élu.

Auteur
Avec AFP

 




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