L’ancien colonel Tahar Zbiri, chef de la wilaya historique I et ancien membre du Conseil de la nation est décédé, mercredi à Alger, à l’âge de 95 ans. Tahar Zbiri est celui qui a arrêté le 19 juin Ahmed Ben Bella.
L’ancien commandant de la wilaya I a attendu donc la veille du 70e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération auquel il a participé pour s’éteindre.
Né en 1929 à Sedrata (Souk Ahras), Tahar Zbiri est un ancien ouvrier des mines de Ouenza. Moudjahid de première heure, il participe au déclenchement de la guerre d’indépendance dans la région de Guelma au côté de Badji Mokhtar Arrêté le 3 janvier 1955 lors d’un accrochage au djebel Sidi Ahmed, près de la frontière algéro-tunisienne, il sera emprisonné à Souk-Ahras puis à Constantine.
Condamné à mort en 1955, Tahar Zbiri s’évade le 10 novembre 1955 de la prison de Constantine avec le chef de la région 1, Mostefa Ben Boulaïd. Il sera désigné chef du 3e bataillon à la base de l’Est puis chef de la wilaya historique I en 1960. Il entre au Conseil national de la Révolution algérienne (CNRA) en 1959 et devient colonel commandant de la wilaya I de 1961 à 1962, à la suite de la mort du commandant Souahi Ali, chef de la wilaya, le 11 février 1961.
Tahar Zbiri fera partie des chefs qui ont rejoint le clan d’Oujda. Après la prise de pouvoir par Ben Bella et Boumediene, le chef de l’Etat le désigne à la tête de l’état-major pour faire pièce au colonel Houari Boumediene dont il se méfiait. Cependant, c’est justement Tahar Zbiri qui a arrêté le président Ben Bella. Il devient comme tous les chefs du putsch du 19 juin membre du Conseil de la Révolution, installé après avoir mis aux arrêts Ahmed Ben Bella.
Cependant, déçu par la tournure des mesures prises par Houari Boumediene, Tahar Zbiri tente un tente avec les commandants Lakhdar Bouregaa et Amar Mellah de faire un coup d’État le 14 décembre 1967. Il accusait Boumediene de « prédilection individuelle, improvisation, tentative de frapper l’unité de l’armée et monopolisation des postes ».
Les chars et les unités qui devaient prendre le contrôle d’Alger furent décimés par l’aviation envoyée par Houari Boumediene à El Affroun. Beaucoup de mutins sont morts au cours des affrontements.
Tahar Zbiri réussit à échapper à son arrestation et se réfugie à l’étranger.
Le 23 juillet 1969, il est condamné à mort par la Cour révolutionnaire d’Oran avec les commandants Houasnia Layachi, Kara Maamar, Mebarkia Abdesselein et Amar Mellah. Tahar Zbiri est rentré en Algérie après la mort de Houari Boumediene et la libération de Ben Bella de la prison.
Tahar Zbiri signe en 1979 la pétition des « 18 » en compagnie de Lakhdar Bentobal, demandant à Chadli Bendjedid de prendre des mesures pour asseoir la démocratie.
Il fut désigné sous Liamine Zeroual comme membre de la CNISEL en juin 1997, une structure chargée de surveiller les élections sans aucune efficience sur les résultats. Puis, il sera sénateur.
La rédaction