Condamné arbitrairement à 5 ans de prison ferme par le tribunal criminel d’Alger, Mohamed Tadjadit dit le poète du Hirak entame aujourd’hui dimanche une grève de la faim illimitée.
« C’est là l’ultime recours d’un homme libre pour faire entendre sa voix et se faire l’écho des voix de toux ceux épris de justice, de vérité, d’égalité et de liberté, précise Me Fetta Sadat, militante des droits humains.
Depuis le déclenchement de la dissidence populaire communément appelée Hirak Tanekra, en février 2019, Mohamed Tadjadit a été plusieurs fois interpelé et condamné à la prison ferme. A 31 ans, Mohamed Tadjadit n’aura connu que la prison depuis sous le règne de la dyarchie Tebboune – Chanegriha. Derrière la dernière condamnation à 5 ans de prison ferme, il y a de la part de cette justice punitive mise en branle par le régime comme une volonté de briser la volonté de ce jeune dissident à rester debout.
Cherif Mellal, ancien président de la JSK, qui croupit en prison depuis 4 ans a lui aussi mené plusieurs grèves de la faim. En vain. Le Dr Kameleddine Fekhar, militant emblématique des Mozabites, a également mené une grève de la faim jusqu’à en mourir en prison en 2019.
Mohamed Tadjadit qui ferraille contre l’arbitraire n’ignore rien du cynisme et de l’indifférence manifeste des détenteurs du pouvoir concernant les détenus d’opinion dont ils nient même le statut. Il sait aussi la profonde hybris d’un régime sourd et aveugle. Il mesure chaque jour derrière les barreaux l’absence d’État de droit. Une réalité que tout un chacun connaît : en Algérie, les lois sont instrumentalisées pour neutraliser les voix critiques, et les accusations de « terrorisme” couvrent la répression politique. Quant aux procès équitables relèvent du fantasme. Mohamed Tadjadit se dresse donc comme un prisonnier lucide des pratiques de ceux qui ont décidé de le jeter au trou.
Alors, son cri d’indignation et de dénonciation sera-t-il entendu par ceux-là même qui ont décidé sa condamnation ? A la lumière du sort fait à l’Etat de droit et donc aux libertés, nous craignons que cela ne soit pas le cas malheureusement.
Hamid Arab

