Même si lors de la conférence de presse, répondant à une question de Souhila Hachemi, le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, a souligné que l’on n’était pas aux Etats-Unis et qu’il n’était pas question d’élections de mi-mandat, il s’agit bien d’évaluer les réalisations de cette équipe présidentielle à mi-mandat.
C’est d’ailleurs ce qui a valu au journaliste El Kadi Ihsane le déclenchement des hostilités contre sa personne, son journal et sa radio. C’est dire la fébrilité de la question au sein des sphères de décision.
En publiant sur son blog l’article intitulé « 2e mandat, l’ANP redoute autre chose qu’une Bouteflikisation de la présidence Tebboune » Ihsane El Kadi a provoqué l’ire du staff présidentiel.
Il y a analysé les trois ans de présidence de Tebboune ainsi que la nature des relations entre ce dernier et l’état-major de l’armée concluant qu’un deuxième mandat pour Tebboune serait un pari plus ou moins risqué pour les tenants du pouvoir.
En effet, eu égard à la dramatique situation du pays, soutenir un 2e mandat de Tebboune (77 ans aujourd’hui, il aura 79 ans en 2024) c’est prendre le risque de prolonger une crise multidimensionnelle qui gangrène l’Algérie. Un élément fondamental que tous les patriotes ne doivent pas négliger car on ne peut pas sauver et Tebboune et l’Algérie.
Même si Tebboune a évité la question du deuxième mandat en prétextant qu’il était trop tôt pour en parler, l’expérience des élections présidentielles en Algérie ces 20 dernières années nous a montré qu’elles débutaient bel et bien deux ans avant l’échéance électorale.
Ce qui permet au président sortant de mener campagne avec les deniers de l’Etat.
A ce stade du mandat le chef de l’Etat peut acheter le silence d’une partie de la population en décidant de mettre en place une assurance chômage, en permanisant des enseignants contractuels, en engrangeant 100 milliards de dollars dans une loi des finances par ailleurs discutable mais que plus personne n’ose discuter. Ou bien encore mener tout autre type d’action populiste qui lui assurerait la sympathie de futurs électeurs.
Oui parler du deuxième mandat aujourd’hui est d’actualité. C’est même vital pour le devenir de l’Algérie. Il urge de remettre les aiguilles de l’horloge dans le bon sens. C’est un débat qu’il faut sérieusement entreprendre dès aujourd’hui, à l’instant même.
Posons-nous la question : le mariage forcé de Tebboune avec les Algériens mérite-t-il d’être reconduit ? Doit-il être accepté ou remis en cause ?
Comme on dit dans les cérémonies de mariage que celui qui s’oppose à cette union parle maintenant sinon qu’il se taise à jamais.
Cet instant est un moment crucial dans la vie politique algérienne. El Kadi Ihsane a eu le courage et l’honnêteté de se prononcer sur cette question fondamentale qui intervient à un moment critique dans un contexte régional incertain. Il a eu le mérite de s’y attarder : un deuxième mandat pour Tebboune est-ce vraiment judicieux ?
C’est aujourd’hui et pas demain qu’il faut y répondre sinon il sera trop tard.
Allaoua B.