Le Festival Strasbourg-Méditerranée propose cette année une quinzaine de manifestations dédiées à l’histoire et à l’actualité algériennes. A travers rencontres, débats, films et concerts, le Festival veut ainsi contribuer à mieux faire connaître et comprendre la culture algérienne.

L’Algérie connaît depuis le 22 février une révolution démocratique et citoyenne, populaire et pacifique d’une ampleur sans précédent ; un évènement politique et historique considérable.

Pour en appréhender les enjeux dans toute leur diversité et leur complexité, la genèse et les perspectives, l’effervescence politique et artistique, la créativité émancipatrice qui l’accompagnent, le Festival consacre son ouverture, le samedi 23 novembre, à une table-ronde, L’Algérie en mouvement vers sa liberté, en partenariat avec l’association Agir pour le Changement et la Démocratie en Algérie, réunissant Sofia Djama, cinéaste, dont le film Les Bienheureux sera projeté la veille, Karima Dirèche, historienne, Tewfik Allal, coordinateur de l’ACDA, Ahmed Dahmani, économiste, militant des droits humains, membre de l’ACDA.

De chaâbi il est question lors d’une master class, le chaâbi ou le blues de la Casbah avec le journaliste musical Rabah Mezouane, qui anime également une rencontre autour des Musiques dans les villes en évoquant notamment Alger. Le même jour, le premier concert du Festival est un hommage à Rachid Taha, avec Rodolphe Burger et Sofiane Saidi, en compagnie du Couscous clan. Rodolphe Burger et Rachid Taha ont grandi dans le même village alsacien. Couscous clan était le groupe qu’ils formaient à l’occasion autour de leurs passions musicales communes, du raï au rock à l’électro et aux airs de chaâbi.

Par-delà les murs, thème du Festival cette année, offre ces possibilités de rencontres avec la culture algérienne, par-delà les passions antagonistes, dans la perspective d’un monde commun et d’une espérance démocratique. Deux concerts évoquant l’universalité de la musique algérienne sont au programme : le musicien kabyle Brahim Tayeb et l’accordéoniste manouche Marcel Loeffler joueront ensemble un généreux Tête-à-tête et le concert de clôture accueille Gnawa Diffusion, fameux groupe fondé par Amazigh Kateb, alliant le style gnawi, le jazz, le rock, le reggae et le rap.

Le Festival se fera l’écho des paroles de femmes résistantes avec l’anthropologue Tassadit Yacine qui dialogue avec la politologue et militante Françoise Vergès autour de l’universalisme des combats féministes et la cinéaste Fatima Sissani dont est projeté le film Résistantes.

Au cœur du Festival, un hommage est rendu à Kateb Yacine. Sous le titre Vivre entre deux mondes, sont proposés un film, Kateb Yacine poète en trois langues de Stéphane Gatti, un débat avec la participation du romancier Yahia Belaskri et de Salah Oudahar directeur artistique du Festival et – sous réserve – du fils de l’écrivain, Amazigh Kateb.

Pour aller plus loin : www.strasmed.com