Lundi 15 avril 2019
Le FFS explose ? Il aurait dû réfléchir avant sa lourde faute !
L’article du Matin d’Algérie nous annonce que le FFS explose de ses dissensions internes. Elles existent depuis l’origine mais celles qui portent sur le refus de quitter l’Assemblée me semblent être des plus éloquentes.
Mon ancien parti politique a commis la faute la plus grave qu’il soit possible d’imaginer. Il a rejoint les bancs de l’Assemblée Nationale d’un régime militaire, c’est une faute impardonnable.
Je n’ai jamais quitté ce parti pour des raisons de divergences dans les idées politiques. Au contraire, je les assume encore aujourd’hui et je les revendique avec fierté.
Mais jamais je ne serais resté, de toute façon, une seule seconde si ce parti avait décidé de rejoindre les institutions d’un régime militaire mafieux si j’avais encore été présent.
Cette faute est aujourd’hui la facture à payer pour ce qu’elle a de plus cher, une dispute entre ceux qui voulaient arrêter la compromission et ceux qui refusent de quitter les places dorées.
Ils sont tous responsables d’une erreur colossale qui les entachent à jamais. Quoi qu’ils fassent, quoi qu’ils disent maintenant, nous pouvons leur rétorquer « Vous avez participé à une Assemblée d’une dictature militaire, vous êtes donc tous, responsables et coupables ! ».
Bien entendu, il doit y avoir au sein du parti des personnes magnifiques, démocrates et courageuses, j’en suis certain. Mais la faute lourde, politique et collective, est bien là, ce n’est que miracle si ce parti s’en sort avec quelques crêpages de chignons.
Nous n’avions, à l’époque, pas le choix lorsque dans une réunion à Montreuil, le parti avait décidé de revenir dans le jeu des institutions. La rue n’avait pas fait une révolution pour les détruire et l’opinion internationale ne nous était pas favorable si nous ne faisions pas l’effort de revenir et de participer au jeu institutionnel.
Mais dès l’instant où les généraux nous ont sorti les chars, que leur véritable instinct s’est réveillé de nouveau, il était alors impossible pour tout démocrate de refaire confiance. Il en aurait été même complice s’il refaisait l’erreur de participer de nouveau aux élections.
J’étais déjà à l’extérieur du parti lorsque mes anciens camarades ont été moqués par tous les Algériens par leur « J’y vais, j’y vais pas! ». C’était risible, légitimement, car des démocrates ne se posent pas cette question. Un régime militaire, il ne faut jamais participer à ses élections. Se poser la question est déjà un acte de grande irresponsabilité, voire de débilité profonde.
Je le regrette vraiment, cette bataille de gamins autour d’une Assemblée de guignols, entièrement entre les mains des généraux, c’est pathétique. Je le regrette car dans cette histoire, il y a certainement des personnes d’une très grande valeur, je l’ai déjà dit.
Mais il est des fautes qu’on ne peut pardonner, même aux personnes de valeur, tant elles sont graves. Le reste, j’ai envie de leur dire, débrouillez-vous !
Comme disait ma grand-mère, vous avez fait le nœud avec vos mains, défaites-le avec vos dents !
Et les nœuds mouillés par la compromission, allez les défaire !