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Le général Hassan désigné à la tête de la DGSI

Généraux

Valse de généraux à la tête des directions de renseignements.

C’est là une revanche sur l’histoire. Le général Abdelkader Aït Ouarabi, dit général Hassan (73 ans), ancien chef de l’unité d’élite du Scorat (service de coordination opérationnelle et de renseignement antiterroriste) a été désigné à la tête de la Direction générale du renseignement intérieur (DGSI) en remplacement d’Abdelkader Haddad, alias Nacer El Djenn.

Pour l’heure, aucune information officielle ne confirme ni n’infirme l’intronisation du général Hassan à la tête des renseignements intérieurs. Et rien ne transpire non plus sur l’avenir d’Abdelkader Haddad qui n’aura passé que 11 petits mois à la tête de la direction du renseignement intérieur. Assez suffisant manifestement pour décider de le renvoyer.

Ce limogeage sur une période aussi courte appelle plusieurs questions. Pourquoi il a eu lieu ? Qu’en sera-t-il du général Nacer El Djenn ? Sera-t-il appelé à une autre mission ? Ou finira-t-il dans un placard ?

Mais qui aurait parié un dinar sur le retour en grâce de ce général qu’Ahmed Gaïd Salah a jeté en prison sous le règne de Bouteflika ?

La désignation du général Hassan à un poste aussi sensible est un de ces retournements de l’histoire dont seule l’Algérie est capable ! N’a-t-on pas non plus assisté au retour du général-major Djebar Mehenna (limogé il y a quelques mois) après être passé par la case prison ?

Après avoir purgé sa peine de prison, il a été acquitté jeudi 25 mars 2021 par la Cour d’appel militaire de Blida et donc réhabilité.

Cette nomination arrive au moment où les services de renseignements sont mis en cause dans notamment l’affaire Amir Dz. La Direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE) y est pointée du doigt. Pas seulement, les frontières Sud et Est du pays sont plus que jamais des lignes de front de potentielles actions de menaces de déstabilisation. La crise avec le Mali est une nouvelle source de sérieuses inquiétudes en haut lieu.

Le retour du général Hassan à la tête de la DGSI peut ne pas être anodin. Même si la cartographie des groupes terroristes qui écument le Sahel a beaucoup changé, ses connaissances de la région peut avoir pesé dans sa désignation.

De l’ombre à la lumière

L’homme aura donc tout connu. Les années de sang des années 1990, celles de conflits et de luttes larvés sous Bouteflika, la prison puis la réhabilitation. Après avoir été au cœur de la lutte antiterroriste des années 1990 et 2000, il sera placé à la tête du Service de coordination opérationnelle et de renseignement antiterroriste (Scorat) de 2006 jusqu’à 2015. 

Placé en détention provisoire en 2015, il était accusé de “destruction de documents” et « infraction aux consignes militaires”. Le général Hassan a été arrêté dans la soirée du 27 août 2015 à son domicile, à Chevalley (hauteurs d’Alger) et déféré le lendemain devant le tribunal militaire de Blida qui l’avait placé en détention provisoire. Trois mois plus tard, son dossier a été transféré au tribunal militaire d’Oran, en application de l’Article 30 du Code de Justice militaire, qui stipule qu’un officier dont le grade est supérieur à celui de capitaine bénéficie du privilège de juridiction, avait rapporté la presse à l’époque.

Le général Hassan a été condamné à 5 ans en 2019. Une peine qu’il avait purgé en novembre 2020. Abdelkader Aït Ouarabi a été le premier général à être emprisonné sous Bouteflika. Sous Tebboune, on ne compte plus le nombre de ceux qui dorment derrière les barreaux.

Valse et instabilité

La valse à la tête des services des renseignements continue depuis l’arrivée de Tebboune au pouvoir. Le limogeage du général Haddad dont la confirmation ne devrait pas tarder à être rendue publique ne fait que s’ajouter à l’ambiance de grande instabilité et improvisation qui rongent les institutions depuis l’arrivée d’Abdelmadjid Tebboune et Saïd Chanegriha au pouvoir.

Yacine K.

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