Mardi 14 avril 2020
Le général Wassini Bouazza viré de la DGSI : à qui le tour ?
Le général Wassini Bouazza (sur la photo au milieu avec lunettes). Crédit photo : Zinedine Zebar
L’opération de limogeage du désormais ex-puissant général Ouassini Bouazza a été menée en deux temps. Le général Bouazza viré, d’autres seraient sur des sièges éjectables.
Depuis hier lundi, Abdelghani Bouazza qui a régné sur le renseignement intérieur comme un puissant proconsul n’est plus aux affaires. Le ministère de la Défense a publié un communiqué dans lequel il annonçait : « Au nom de Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Forces Armées, Ministre de la Défense Nationale, j’installe officiellement, le général Abdelghani Rachdi, dans les fonctions de Directeur Général de la Sécurité Intérieure par intérim, en remplacement du général Ouassini Bouazza ».
Subtilement, le ministère de la Défense annonçait l’installation du général Abdelghani Rachdi par intérim à la tête de la Direction centrale de la sécurité intérieure (DGSI) et de fil en aiguille le limogeage du général Ouassini Bouazza. La même source poursuit et solennellement d’obéir au général Rachdi. « Je vous ordonne d’exercer sous son autorité et d’exécuter ses ordres et ses instructions dans l’intérêt du service », souligne le général-major Chanegriha.
Curieusement, le 8 avril, la présidence avait annoncé déjà qu’Abdelmadjid Tebboune « a désigné le général Abdelghani Rachedi au poste de directeur général adjoint de la Sécurité intérieure avec de larges prérogatives ». Mieux encore, le même communiqué indiquait que « c’est le chef d’Etat-Major de l’Armée nationale populaire (ANP) par intérim, le général-major Saïd Chanegriha, qui avait procédé, hier mardi (7 avril, NDLR) à l’installation du général Abdelghani Rachedi officiellement dans ses nouvelles fonctions ». Pas seulement, comme nous l’avions souligné Wassini Bouazza n’avait pas assisté à cette première installation comme le montraient les images de l’ENTV.
En clair, le général Rachdi a été installé deux fois à deux postes sensiblement différents en l’espace d’une petite semaine. Il est passé d’adjoint à celui d’intérimaire avec toutes les prérogatives d’un chef, comme l’a rappelé le général-major Saïd Chanegriha. Pourquoi ? Y aurait-il incompatibilité entre les deux généraux ou le général Ouassini n’a pas accepté d’être chaperonné par un second aux prérogatives élargies ? Si l’on ne peut donner une réponse claire, il est cependant évident que la chute du général Bouazza a été évoquée depuis plusieurs semaines.
L’annonce de son limogeage a été ponctuée, hier de rumeurs et de vrais-faux scoops qui ont tenu en haleine la toile algérienne jusque tard dans la soirée. C’est dire que le destin de cet homme sorti de l’ombre et propulsé à la tête des renseignement intérieurs par le général Gaïd Salah intéresse beaucoup les Algériens. Il avait été installé à la tête de la DGSI en avril 2019 par Ahmed Gaïd Salah. Son arrivée à la tête de cette direction des renseignements a coïncidé avec l’accentuation des arrestations des manifestants pacifiques du mouvement de dissidence populaire.
Une chose est certaine : la chute du général Ouassini Bouazza va donner lieu à d’autres limogeages.