L’armée israélienne a mené ce dimanche 23 novembre une frappe sur la banlieue sud de Beyrouth. L’attaque visait, selon le cabinet du Premier ministre Benyamin Netanyahu le « chef d’état-major du Hezbollah », Ali Tabatabaï, accusé par Israël d’avoir « dirigé le renforcement et l’armement » du parti chiite.
Dans un « bilan définitif », le ministère libanais de la Santé a fait état de cinq morts et de 28 blessés dans l’attaque israélienne. L’armée israélienne avait affirmé avoir éliminé Ali Tabatabaï. Le Hezbollah a confirmé dimanche soir la mort de son chef militaire.
Inconnu du public au Liban, Haïtham Tabatabaï, qualifié par Israël de « chef d’état-major » de la formation pro-iranienne, est le plus haut commandant militaire du Hezbollah à être tué depuis le cessez-le-feu, conclu il y a près d’un an, rapporte le correspondant de Rfi à Beyrouth, Paul Khalifeh. Âgé de 58 ans, ce Libanais de père iranien a pris les rênes de l’appareil militaire du parti chiite après l’élimination par Israël de la plupart de ses hauts commandants lors de la guerre de l’année dernière.
Signe de l’importance du personnage, le secrétaire général du Conseil de sécurité iranien, Ali Larijani, a présenté ses condoléances aux dirigeants du Hezbollah. La première réaction du parti est venu du vice-président de son Conseil politique, Mahmoud Comati, qui a accusé Israël d’avoir « franchi la ligne rouge ». Cet ancien ministre a laissé entendre que le Hezbollah pourrait riposter à l’assassinat de son chef militaire. Cependant, le communiqué confirmant la mort de Haïtham Tabatabaï publié en soirée du 23 novembre se contente de brosser le portrait du chef militaire et ne contient aucune menace de vengeance.
Le Hezbollah accuse Israël d’avoir « franchi une ligne rouge »
Si l’État hébreu est accusé d’avoir franchi « une ligne rouge », l’armée israélienne avait affirmé plus tôt ce dimanche avoir tué Ali Tabatabaï lors de la frappe le visant, menée contre un immeuble résidentiel de la banlieue sud de Beyrouth. L’armée « a frappé dans la région de Beyrouth et éliminé le terroriste Haitham Ali Tabatabaï, chef d’état-major du Hezbollah », a-t-elle déclaré dans un communiqué, qualifiant l’homme « d’agent clé et vétéran » du mouvement pro-iranien.
Pour la première fois depuis le 5 juin dernier, des appareils israéliens ont tiré trois missiles guidés sur un appartement situé dans un immeuble du quartier de Haret Hreik, au cœur de la banlieue sud de Beyrouth.
Dans un premier temps, le Hezbollah n’avait pas confirmé sa mort. Le vice-président du Conseil politique du parti chiite, a déclaré à la presse que le Hezbollah voulait d’abord s’assurer « de la personne visée » avant une éventuelle riposte et a évoqué une « coordination avec les autorités libanaises ». Mahmoud Comati a accusé Israël d’avoir « franchi une ligne rouge », ajoutant que « toutes les options sont sur la table ».
Rfi

