Le hirak sera présent au Salon du livre d’Alger avec le nouveau livre de l’écrivain Mohamed Benchicou (Editions Koukou-Alger), Casa del Mouradia.

En 2079, une jeune universitaire de Liège apprend, au détour d’une discussion avec son vieux grand-père, qu’un événement historique avait secoué l’Algérie, le pays de ses parents, soixante ans auparavant, en 2019 : le hirak, « ces jours toujours ensoleillés, ces jours d’amour et de fraternité, les instants décisifs où se construisait un futur longtemps fabulé, celui dans lequel nous vivons et dans lequel grandiront nos enfants, récit d’une rencontre entre Djeddou Messaoud, son peuple et ma grand-mère Nora, un temps qui m’avait toujours fasciné, qui m’obsède encore, le temps où Nora était jeune et belle, follement amoureuse, l’époque où l’odeur de la mer se mélangeait à celle des glycines, Nora, Nora, ton amour dans Alger interdite, il s’appelait Messaoud, mais pour tout le monde il était Socrate Tabess Rassou.

Pour tout le monde, aurait souvent dit ma grand-mère, sauf pour moi ; pour moi il fut et il restera mon petit Missou. C’était il y a soixante ans, Alger bouillonnait d’impatience et il y avait un vendredi pour Dieu et un autre pour une vie nouvelle, arrachée à un demi-siècle d’injustice. 

De ces journées de printemps 2019, il m’est resté un refrain :

C’est l’aube et le sommeil ne vient pas

Je me consume à petites doses

Quelle en est la raison ?

Qui dois-je blâmer ?

On en a assez de cette vie.… 

« Pour nous qui vivons en 2080, cette révolte dont aucun manuel scolaire ne fait mention, fait partie d’un temps oublié, pourtant elle me semble toute proche,

comme si j’y avais vécu, comme si j’y avais tété le lait de toutes ces femmes qui sortaient défier l’injustice, qui s’emparaient de la rue au nom du droit à la vie, à la justice et à l’amour. J’avais fini par partir à sa recherche, là où elle pouvait être, dans le coeur des hommes, dans leurs souvenirs, dans des journaux jaunis par les années…Cette révolte, ces hommes et ces femmes soudainement emportés comme par un rêve, réveillées à leur devoir de mieux vivre, qui s’emparèrent de la rue au nom d’un droit au bonheur, je sais que nous sommes des millions à leur devoir la

liberté qui nous entoure. Je voulais les connaître, ces âmes qui avaient porté pendant des mois, pour eux et pour ceux qui allaient naître, le poids de l’espoir humain. Je les imaginais beaux et invincibles.»

Le livre paraît cette semaine à l’occasion du Salon du livre d’Alger (Sila),  (30 octobre-9 novembre)  où il sera disponible 

Les lecteurs hors-Algérie attendront janvier 2020. Il leur sera néanmoins possible de le recevoir chez eux grâce au service de livraison, partout dans le monde, que mettra en place Le Matin d’Algérie à partir de la semaine prochaine. 

A noter que, symboliquement, l’auteur signera quelques exemplaires dimanche prochain 27 octobre à partir de 14 heures, Place de la République, Paris, durant la manifestation hebdomadaire pour le changement en Algérie. Les bénéfices seront versés au Fonds de soutien aux détenus du hirak.

L. M.