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Le « hold-up » démocratique d’Emmanuel Macron

Emmanuel Macron

Le président français, Emmanuel Macron, est sorti de son silence pour arguer que les élections législatives n’ont pas donné de forces victorieuses. A peine croyable.

Dans sa lettre aux Français, publiée dans la presse régionale ce mercredi 10 juillet, le président de la République estime que « personne ne l’a emporté. Aucune force politique n’obtient seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires. Divisées au premier tour, unies par les désistements réciproques au second, élues grâce aux voix des électeurs de leurs anciens adversaires, seules les forces républicaines représentent une majorité absolue. » 

Il est clair que Macron joue la montre et sur les nerfs du Nouveau Front populaire qu’il ne souhaite manifestement pas voir reconnaître comme la première force politique malgré les quelque 180 sièges dont elle est créditée loin devant Ensemble (parti présidentiel) et ses 155 sièges. Peu importe, il y a manifestement de la part du président français une volonté d’entamer un bras de fer avec la gauche. Mais en parallèle, tout porte à croire que son parti est susceptible de se coaliser avec la droite, voire l’extrême droite pour monter un bloc permettant d’arriver à une majorité relative de députés. Dans la même missive, il estime que le résultat des législatives « les oblige d’ailleurs à bâtir un large rassemblement. »

Aussi, Emmanuel Macron conseille les partis « d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays. Les idées et les programmes avant les postes et les personnalités : ce rassemblement devra se construire autour de quelques grands principes pour le pays, de valeurs républicaines claires et partagées, d’un projet pragmatique et lisible et prendre en compte les préoccupations que vous avez exprimées au moment des élections.« 

L’écologiste Marine Tondelier a été claire à ce sujet : « Maintenant il va peut être falloir arrêter la plaisanterie, c’est un braquage démocratique ce qu’il est en train de faire ». Un vent de colère commence à monter dans la gauche et les écologistes qui refusent de voir leur victoire volée par le président de la République.

Edwy Plenet, patron du site Mediapart, écrit : « Macron est un jusqu’au-boutiste de l’absolutisme présidentiel. Élu par deux fois grâce au barrage contre l’extrême droite, qu’il a ensuite saccagé, il récidive aujourd’hui en méprisant la force sortie en tête des législatives, le NFP prêt à gouverner. » Ceci résume cela.

Yacine K.

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