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lundi 23 juin 2025
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Le monde de Steinbeck en ses trois entrées (III)

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3. La Perle. Nous voilà dans le troisième livre de l’auteur américain John Steinbeck. Un choix qui avait été présenté comme trois entrées possibles dans son œuvre. Nous aurions pu en trouver bien d’autres mais la subjectivité est toujours une cause du choix sinon à reproduire les fiches de lecture tellement nombreuses et faciles à recopier.

Reprenons la signification de la progression du choix en rappelant que Steinberg est le romancier de la Grande dépression des années 30 :

Dans Des souris et des hommes elle n’apparait pas, elle est suggérée à travers l’innocence du personnage Lennie, un faible d’esprit qui est victime du drame sans en avoir conscience.

Dans Les Raisins de la colère, Steinbeck nous plonge dans la réalité de la Grande dépression des années 30. Nous la vivons et la ressentons à travers une famille chassée de sa terre qui rejoint la terre promise à leurs yeux, la Californie.

Dans La Perle, Steinbeck prendra de nouveau du recul avec une histoire qui est extraite de la réalité de la période, dans un lieu et des circonstances imaginaires mais dont la toile de fond reste l’extrême pauvreté des personnages. L’auteur essaie donc de revenir à la méthode du premier roman, ne pas évoquer l’actualité de la crise, pour, cette fois-ci nous mener vers une réflexion philosophique globale de la question de la fatalité de la misère.

Et la boucle est bouclée. Résumons l’histoire de ce troisième roman d’une manière très courte (presqu’un pléonasme) pour un roman qui d’ailleurs est très court.

Le bébé Koyotito d’un couple vivant dans une très modeste hutte près de la mer, Kino et Juana, est piqué par un scorpion. Si Kino, le père, arrive à tuer la bête, son fils reste en grand danger de mort.

Ils se précipitent vers la maison d’un docteur dont le comportement est connu pour être étrange et les compétences, douteuses  Méprisant envers les pauvres, il donne ordre à son domestique de les renvoyer vu leur incapacité à le payer.

Dans son désespoir Kino part pêcher des huitres dans l’espoir d’y trouver un revenu suffisant afin de soigner le bébé. Le miracle arrive, dans l’une d’elles se trouve une perle d’une grosseur qui ressemble au visage de la fortune.

Dès cet instant, tout le village, après avoir été émerveillé, s’est pris d’une compassion à leur égard. Le docteur accourt et les offres d’achat se multiplient, y compris celles des courtiers de la grande ville.

Et ce qui devait arriver est arrivé. Petit à petit apparaissent les médisances, les ragots et les convoitises. Non seulement le paisible et pauvre village fut pris d’une frénésie mais la vie du couple en fut également bouleversée.

Dans cette explosion, il était inévitable que la cupidité transforme radicalement Kino qui va connaitre une transformation de sa personne. La fuite de Kino et de Juana pour protéger leur fortune les mènent au meurtre.

Pour respecter la promesse d’un très court résumé, nous en arriverons jusqu’à la mort du petit Coyotito. Tout cela pour un résultat dramatique, la fortune qui devait apporter le salut et l’aisance s’est révélée être le fossoyeur de leur vie.

Dans ce mécanisme effroyable apparaît l’avidité humaine y compris pour ceux qui en étaient éloignés. Kino avait une âme humaine et un amour pour son bébé en réagissant désespérément pour le sauver. Mais le proverbe nous dit que l’enfer est pavé de bonnes intentions.

Il en fut de même pour les habitants du village, pour le docteur et pour les marchands de perles. Pour ces derniers l’avidité en est la nature et le réflexe.

C’est ainsi que nous déchiffrons dans cette histoire le message philosophique de John Steinbeck. Sans jamais évoquer la Grande crise des années trente mais uniquement par suggestion, il nous décrit ce qu’est le capitalisme sauvage, une pieuvre qui pervertit les hommes et engloutit les plus démunis

Que chacun essaie d’en trouver leçon dans son entourage, dans son pays ou… dans sa propre personne.

Boumediene Sid Lakhdar

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