Mercredi 23 juillet, le Parlement israélien a adopté à la majorité une motion prônant l’application de la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie occupée. Réaction immédiate de l’Autorité palestinienne à Ramallah qui a qualifié ce vote de « déclaration d’une nouvelle guerre contre le peuple palestinien ».
Lors de la séance à la Knesset (nom hébreu du Parlement), 71 députés israéliens ont voté un appel au gouvernement à annexer la Cisjordanie occupée, le 23 juillet 2025, afin de « retirer de l’ordre du jour tout projet d’État palestinien ».
Mais c’est une résolution « déclaratoire » : ce format de texte n’a aucune force de loi, tout comme une résolution adoptée en 2024 contre la création d’un État palestinien. Ce texte symbolique, mais non anodin, porte la marque de la droite et de l’extrême droite au pouvoir et leurs alliés ultraorthodoxes, indique l’envoyée spéciale de Rfi à Jérusalem.
Cette motion définit la Cisjordanie occupée comme « indissociable de la Terre d’Israël », soit une velléité d’annexion justifiée par des motifs sécuritaires après les massacres du 7 octobre 2023. Dans la vision de ses instigateurs, un État palestinien serait un « danger existentiel ».
Les élus ont affirmé que l’annexion de ce territoire « renforcera l’État d’Israël, sa sécurité et empêchera toute remise en question du droit fondamental du peuple juif à la paix et la sécurité sur sa patrie. […] La souveraineté en Judée-Samarie fait partie intégrante de la réalisation du sionisme et de la vision nationale du peuple juif, qui est retourné dans sa patrie », affirme encore le texte, en utilisant la terminaison israélienne pour la Cisjordanie.
« Une violation flagrante du droit international », selon le vice-président de l’Autorité palestinienne
Le moment n’est pas choisi au hasard : la Knesset est en congés en fin de semaine et pour deux mois. Et lundi 28 juillet à New York doit se tenir la conférence pour la solution à deux États, sous l’égide de la France et de l’Arabie saoudite. C’est donc un message qui est envoyé à la communauté internationale.
Le vice-président de l’Autorité palestinienne Hussein al-Sheikh n’a pas tardé à réagir, dénonçant une atteinte directe aux droits du peuple palestinien. « Ces actions unilatérales israéliennes constituent une violation flagrante du droit international », a ajouté Hussein al-Sheikh sur les réseaux sociaux. Une décision particulière alors que la violence des colons et les opérations militaires en Cisjordanie occupée atteignent un pic, tout comme la formation de nouvelles colonies illégales.
Hussein al-Sheikh a appelé les États à imposer la paix à l’État occupant, conformément au droit international.
Ankara rejette le projet d’annexion de la Cisjordanie occupée
Le ministère turc des Affaires étrangères a déclaré, mercredi, que la motion votée au Parlement israélien (la Knesset), appelant à l’annexion de la Cisjordanie occupée, est « nulle et non avenue » au regard du droit international et « dépourvue de toute validité juridique ».
Il a rappelé que la Cisjordanie est un territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et souligné que toute tentative d’annexion constitue une démarche illégitime et provocatrice visant à saper les efforts de paix.
« Les efforts du gouvernement Netanyahu pour se maintenir au pouvoir par des politiques violentes et des actions illégales engendrent chaque jour de nouvelles crises, représentant une menace grave pour l’ordre international et la sécurité régionale », a ajouté le ministère.
Ankara a, en outre, appelé à des mesures « contraignantes et dissuasives » contre « l’agressivité d’Israël, auteur de crimes de génocide », et exhorté la communauté internationale à assumer pleinement ses responsabilités juridiques et morales.
Avec Rfi