Samedi 2 mars 2019
Le peuple algérien dit « Non au 5e mandat » d’Abdelaziz Bouteflika
Depuis le vendredi 22 février, des dizaines de milliers d’Algérien(ne) s sont descendus dans les rues d’Alger et de plusieurs autres villes pour protester contre la candidature, à l’élection présidentielle d’avril, d’Abdelaziz Bouteflika, pour un cinquième mandat.
Des manifestations générales, appelées sur les réseaux sociaux, précédées quelques jours plus tôt par des slogans hostiles à cette candidature dans les stades. La protestation pacifique a repris dimanche 24, à Alger, malgré les barrages et gaz lacrymogènes. Et les manifestations de ce 1er mars confirment l’ampleur du mouvement.
Le peuple algérien ne veut plus d’une candidature qui fait main basse sur le destin du pays et confisque la souveraineté populaire. Les conditions sociales, économiques, politiques et culturelles y sont sûrement le catalyseur pour que de nouvelles plateformes de revendications, plus durables sur la question du chômage des jeunes diplômés, la question énergétique et les enjeux environnementaux liés au projet d’exploitation du gaz de schiste dans le sud, la question des libertés démocratiques et des libertés individuelles, la question des retraites, le code du travail, de la justice, la dignité et la liberté…Ce qui a mis ce mouvement sur la voie d’une réelle révolte sociale.
Les régimes du monde arabe (monarchies ou républiques) ont instauré la règle de l’infantilisation de leurs peuples et de leur installation durable par la force à la tête des Etats. Nous l’avons connu en Tunisie avec Ben Ali, que le printemps des jasmins a balayé. Le régime au Maroc qui s’érige en donneur de leçons réprime et condamne pour les revendications similaires lourdement les citoyens des Hirak du Rif, de Jerada ou de Zagora ou lors de la célébration du 8ème anniversaire du mouvement du 20 Février. Le cas de l’Egypte caporalisée sous la protection de la France et des USA ne déroge pas à cette règle.
C’est le sens même des révoltes au Soudan qui ,avec un ras-le bol d’ampleur, le peuple soudanais bouscule le pouvoir dictatorial de Omar El Bachir qui agit avec répression à outrance.
Ces mouvements ont un point commun : l’usurpation des pouvoirs par des clans d’oligarques et de dictateurs installés depuis des décennies et pillant impunément la richesse de leur peuple.
Les peuples ne veulent plus accepter être des vaches à lait pour des régimes corrompus.
La répression est générale. Une cinquantaine d’arrestations en Algérie dont de nombreux journalistes, plus de 800 arrestations au Soudan et des centaines de condamnations avec de lourdes condamnations au Maroc entre autres. Au Maroc, il y a plus de mille prisonniers politiques…IL EST TEMPS QUE CELA CHANGE ; c’est le message que nous envoie le peuple algérien et soudanais
La Voie Démocratique-Région Europe exprime sa solidarité inconditionnelle et son soutien total aux Algérien.E.s dans leur révolte et exige avec eux :
* La satisfaction de leurs revendications sociales et politiques,
* Le respect des libertés et la libération de tous les détenus sur des motifs de manifestations revendicatives,
* Le recours au peuple algérien, seul souverain, pour mettre fin à la concentration des pouvoirs et aux candidatures à l’infini dévitalisant la démocratie.
Vive la solidarité entre les peuples
La Voie Démocratique
Région Europe
Paris le 01 Mars 2019