Mercredi 6 mars 2019
Le peuple algérien et les « 6 thèmes » de Bouteflika
Le peuple algérien et les « 6 Thèmes » Dans une lettre lue le 03 mars en son nom, le guide suprême Abdelaziz Bouteflika, El Comandante, expliquait aux milliers de jeunes manifestants dont il aurait, à partir de son repli d’outre tombe, entendu les cris du cœur, qu’il assurera la « (…) concrétisation de leur exigence fondamentale, », c’est-à-dire « le changement du système ».
Pour cela, quelques courroies épistolaires (celles de la machinerie du même sous les apparences du nouveau) ont élaboré une feuille de route ponctuée de « 6 thèmes » ou engagements.
Le premier relate de cette fameuse conférence nationale inclusive (dont certains points ressemblent, à s’y méprendre, au Grand débat initié en France par Emmanuel Macron) à mettre en place pour raffermir le socle « (…) du nouveau système rénovateur », lequel préservera les sacro-saintes constantes nationales, donc l’authentique pensée unique et le repli identitaire (deux facteurs qui ont mené au fondamentalisme religieux).
Le deuxième serment concerne le référendum populaire à la conclusion duquel l’adoption d’une autre Constitution sacrera la Nouvelle République, à fortiori ledit contemporain système.
Le troisième contrat garantira une meilleure redistribution des revenus nationaux, la fin de la relégation sociale, l’éradication de la migration clandestine (harga) et de la corruption (un fléau envers lequel le FLN avait en novembre 1979 débuté une campagne dénommée « Lutte contre les maux sociaux »).
La quatrième promesse cible une jeunesse algérienne susceptible de bénéficier des bienfaits de la prochaine modernité économico-sociale.
La cinquième caution aboutira à façonner le dispositif autonome d’élections « libres et honnêtes », supposée apparaître après avoir reconduit, à la suite du suffrage du 18 avril 2019, Abdelaziz Bouteflika. Via le sixième et dernier vœu pieux, celui-ci jure, cette fois, de se retirer de la course présidentielle, de quitter le manège du « 6 thèmes ».
Or, les clameurs urbaines de sa population juvénile ont nettement fait percevoir aux lointaines oreilles de l’ubuesque Roi thaumaturge que : « Au jeu de la « roulette ruse » Le six perd et manque. Sur l’échiquier politique, cela équivaut À un échec et mat sans condition » L’interrogation à poser au peuple algérien devient au final : alors, et le « 6, T’aimes » ?