23 novembre 2024
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Le pouvoir a lâché ses chiens de garde

POLEMIQUE

Le pouvoir a lâché ses chiens de garde

La persistance de la mobilisation citoyenne contre le système en place agace manifestement le pouvoir de l’ombre. Ce qui s’est passé vendredi 5 avril en est le signe le plus probant.

Plusieurs dérives ou agressions sur des personnalités de l’opposition ou des femmes ont été rapportés par la presse et les réseaux sociaux. Mokrane Aït Larbi, Rachid Nekkaz, Saïd Sadi, Karim Tabou ont été la cible de chiens de garde actionnés et sans nul doute payés pour semer le trouble et la confusion dans les esprits.

La concomitance de ces attaques inédites et gravissimes obéit inévitablement à des objectifs diaboliques. D’abord porter atteinte aux personnes susnommées et les jeter à la vindicte populaire en multipliant les intimidations. Et cerise sur le gâteau, le tout relayé par des médias lourds connus par le passé pour leur rôle de porte-flingues de la propagande des Bouteflika.

Pas seulement. Ceux qui ont actionné ces chiens de garde veulent aussi et surtout rendre la transition impossible, en créant des fractures entre les élites (toutes les élites, politique, syndicale, associative) et le mouvement populaire.

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Pas une tête ne doit dépasser, pensent-ils ! Il faut enfumer la société, comme ils l’ont fait par le passé en présentant notamment Bouteflika en sauveur de l’Algérie.

Diviser pour régner

Il y a derrière cette ignoble manœuvre une volonté manifeste de salir le mouvement, voire -plus grave encore – trouver les ressorts de le remettre en cause, en créant les conditions de son interdiction. L’intention est claire : la dissidence citoyenne agace les tenants du pouvoir, ceux que la rue appelle le système, le vrai. Celui qui détient la décision.

La poursuite du mouvement après le « dégagement » de Bouteflika n’a pas l’heur de plaire. Car le mouvement persiste et signe : « vous devez tous partir ». Mais tous sous-entend justement ceux qui tiennent la décision et agitent toutes sortes de menaces.

Maintenant que la rue ne lâche rien, il faut la diviser, troubler les esprits, réveiller les haines recuites, dresser les Algériens les uns contre les autres.

Ces agressions et les tentatives de la gendarmerie d’empêcher les manifestants d’arriver à Alger participent d’une même volonté de neutraliser l’avenir. On se souvient des dobermans du FLN, des voyous lâchés et épaulés par la police le 14 juin 2001 pour casser du Kabyle et des agresseurs du mouvement de protestation de 2012… Le passif est lourd.

La main de fer qui veut se refermer sur le mouvement et par-là même sur les espoirs nés le 22 février a été actionnée par les puissants du moment.

Fait nouveau et inédit. En l’absence d’un président, le centre de gravité du pouvoir s’est déplacé au ministère de la Défense. Même les services de renseignement sont désormais passés sous la coupe du MDN. Alors ?

Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, apparaît aujourd’hui l’homme de toutes les décisions, le premier responsable de tout ce qui advient ici et maintenant dans le pays.

 

Auteur
Hamid Arab

 




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