Rien ne le arrête, rien ne les avertit, rien ne leur sert de leçon. Je parle d’une bonne partie des Algériens, pas de la majorité. La Présidence et les généraux, au premier desquels Bengrina le grand démocrate, leur ont demandé de marcher, ils y courent au premier coup de sifflet.
Lorsqu’ils les ont laissés marcher pendant deux ans, c’était pour qu’ils fassent les troubadours et mettent en sourdine un vrai danger pour eux.
Mais lorsque des vrais opposants appellent à une manifestation, ils interdisent, brutalisent et incarcèrent.
Ils sont les maîtres du temps de la colère et les Algériens suivent, youyoutent et brandissent des banderoles comme pour un match de foot.
Cette manifestation les arrange, ils réunissent des partis politiques compromis pour maquiller en une couche de consultations pour gogos.
Ils décident pour les Algériens ce qu’est une manifestation légitime et celles qui ne le sont pas. Et ces derniers accourent à l’appel des maîtres.
La rue et les parades du cirque leur manquaient comme les stupéfiants aux drogués.
Pendant ce temps le régime militaire se paye une conscience arabe à bon compte. Il soutient les Palestiniens tant qu’ils sont loin.
Quant à l’Égypte et la Jordanie, ils verrouillent leurs frontières pour que pas un seul Palestinien ne passe, même au risque de leur mort.
Et eux, ils youyoutent et hurlent dans les rues.
Ils n’ont jamais voulu prendre leçon de notre échec. Puis de toutes leurs autres catastrophes, elles sont nombreuses.
Nous avions organisé une grande marche et nous nous sommes fait avoir. Vous connaissez le dicton «si tu t’es fait rouler une fois, c’est de la faute de celui qui t’a roulé. Si tu te fais rouler deux fois, c’est de ta faute. ».
Eux, ils aiment se faire rouler, c’est en tout cas ce qu’ils font pour qu’on en soit persuadé. Ils leur disent de danser, ils dansent. Et danser dans les rues, c’est devenu leur métier.
Aider les Palestiniens, c’est d’abord construire une démocratie pour lutter avec plus de force contre la barbarie.
Le régime algérien protestant contre l’injustice c’est comme si je promettais de faire le ramadan.
Les Palestiniens ont besoin d’eux et pas des généraux.
Boumédiene Sid Lakhdar, enseignant retraité