21 novembre 2024
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Le pouvoir est comme une femme : il ne se partage pas !

Dans certaines sociétés où le pouvoir est aussi précieux qu’un joyau, il est conservé, protégé, et surtout, jalousement gardé. « Le pouvoir est comme une femme : il ne se partage pas. » Cette formule, brutale mais imagée, pourrait reprendre l’approche des régimes autoritaires et rentiers, où l’on ne badine pas avec la distribution des privilèges.

Dans ces systèmes, le pouvoir ne s’offre qu’aux plus proches et se garde comme un trésor dont on refuse de laisser quiconque s’approcher, de peur d’en perdre un éclat, un contrôle, ou même, osons dire, un morceau.

Dans ces économies où toutes les ressources et la richesse sont concentrées en un petit nombre de mains, la bureaucratie devient une forteresse. Les quelques privilégiés qui accèdent aux étages supérieurs de cette structure se dévouent, non pas au service de la population, mais au maintien du pouvoir concentré entre les mêmes mains. Comme des gardiens d’un trésor jaloux, ils veillent à ce que les ressources restent bloquées au sommet, renforçant ainsi les privilèges tout en maintenant les autres à bonne distance, dans un cercle de pauvreté et de dépendance.

Le paradoxe est pourtant flagrant. Car si la concentration de pouvoir et de richesse permet de régner sans partage, elle érode petit à petit les fondements mêmes de ce règne. Le peuple, dépossédé d’opportunités et de perspectives, voit dans ce joyau inaccessible un symbole de son exclusion. Mais l’ironie est telle que ce joyau, pourtant source de puissance, devient aussi une cage dorée pour ceux qui le peuvent : plus ils s’accrochent, plus ils s’enferment dans un isolement qui les rend sourds aux besoins et aux aspirations des d’autres.

Les voix qui appellent à une distribution plus large des ressources sont souvent ignorées, moquées, ou même réprimées. Pourtant, l’histoire est remplie d’exemples qui montrent que le vrai pouvoir ne s’affaiblit pas lorsqu’il est partagé — il se renforce. Une société où les ressources circulent, où l’opportunité est offerte au plus grand nombre, est plus stable, plus prospère, plus durable. Mais le désir de tout garder pour soi empêche cette évolution.

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Ce pouvoir, comme une femme que l’on craindrait de voir partir si l’on ne la gardait sous clé, finit par devenir une obsession, une cause de méfiance et de contrôle, une énergie tournée vers elle-même, loin des réalités de la société. Et à force de refuser le partage, ce pouvoir devient finalement plus fragile que jamais.

En gardant ce pouvoir concentré et verrouillé, les dirigeants de ces régimes s’isolent progressivement du monde extérieur et du peuple qu’ils sont censés gouverner. Ils vivent dans une sorte de bulle, un royaume de privilèges, où l’illusion de maîtrise et de puissance est omniprésente. Ils oublient que le pouvoir véritable repose sur la confiance et l’adhésion du peuple, et non sur une peur rigide ou des privilèges exclusifs. Mais dans ce système, l’attachement au contrôle absolu prend des allures d’obsession, où toute remise en question, tout geste d’ouverture est perçu comme un danger.

Il y a, dans cette centralisation extrême, une logique perverse : l’accumulation de pouvoir et de richesses nourrit un cycle d’auto-renforcement, une dépendance réciproque entre les élites bureaucratiques et l’autorité centrale. Le dirigeant craint de perdre son autorité en distribuant les ressources, alors qu’il a, paradoxalement, besoin de la loyauté de ses bureaucrates pour maintenir son pouvoir. Chacun protège ses acquis avec vigilance, comme une fortune privée qui ne pourrait être diluée sans menacer l’équilibre du système. C’est ainsi que le pouvoir devient un trésor à la fois captivant et piégeant, une richesse à garder proche, comme un trésor sans partage.

Mais le peuple, témoin de cette concentration ostentatoire, ne reste pas indifférent. Derrière les murs du palais, il ya une société qui souffre d’inégalités profondes et d’opportunités étouffeées. Les jeunes voient leurs rêves frustrés, les entrepreneurs leurs projets bridés, et les citoyens ordinaires leur avenir confisqué par un système qui les relègue aux marges. La prospérité des uns devient un miroir cruel pour ceux qui n’ont rien : un rappel constant que la réussite n’est pas une affaire de mérite, mais de proximité avec les puissants.

Ce modèle rentier et bureaucratique, où tout converge vers le sommet, ne peut prospérer qu’à court terme. Car une société qui ne distribue ni les ressources, ni les responsabilités, finit par s’affaiblir de l’intérieur. L’absence de partage tue l’innovation, réduit les talents au silence, et empêche l’épanouissement d’une véritable classe moyenne. Or, c’est précisément cette classe moyenne qui constitue le moteur de développement dans une société ouverte, capable de relancer la machine économique et d’apporter une stabilité à long terme. Mais ici, le « joyau » du pouvoir est si jalousement gardé que toute dynamique de croissance est asphyxiée.

Le paradoxe est là : en tentant de préserver une autorité indiscutable, les régimes autoritaires créent les conditions de leur propre fragilité. Ils se coupent de la réalité, des aspirations et des besoins de la population, et créent un système où la légitimité se fait de plus en plus rare. Loin de l’image d’une force unifiée et invincible, le pouvoir devient un fragile château de cartes, bâti sur l’exclusion, le contrôle et la peur.

Le pouvoir, comme une femme qu’on s’efforcerait de garder par la force, finit par devenir une contrainte pour celui qui s’y accroche. À force de vouloir contrôler, de refuser l’ouverture, et d’éviter tout partage, on finit par se retrouver captif de ses propres obsessions. Et lorsque le désir de liberté fini par éclater, il est souvent trop tard pour rappeler les morceaux. Comme toute chose précieuse, le pouvoir gagne en force lorsqu’il est partagé et enrichi par la confiance et l’adhésion de ceux qu’il gouverne.

En définitive, l’obsession de tout contrôler et de tout garder pour soi, dans un système où le pouvoir est traité comme un bien rare et précieux qu’on ne peut partager, s’avère être une impasse. Ce modèle autoritaire et rentier, où l’autorité et la richesse sont si concentrées qu’elles étouffent la société elle-même, ne crée qu’une illusion de force. Car le vrai pouvoir, celui qui peut durer, repose sur une relation de confiance et de respect mutuel avec le peuple.

Partager les ressources, ouvrir des perspectives à tous, et construire un système où chacun peut contribuer : c’est là que réside la véritable puissance, celle qui ne se brise pas au premier souffle de contestation.

Refuser le partage ne conduit qu’à la fragilité. Les dirigeants enfermés dans cette logique de rétention finissent isolés, prisonniers de leurs propres murs, éloignés de la réalité et du potentiel d’une société inclusive. Le pouvoir, comme la confiance et l’amour, ne se réduit pas quand on le partage ; au contraire, il se multiplie et prend racine.

En s’ouvrant, en redistribuant, on élève non seulement le peuple, mais aussi l’autorité elle-même. Finalement, la plus grande force d’un dirigeant n’est pas de posséder un pouvoir absolu, mais de savoir, avec sagesse, qu’un pouvoir partagé est un pouvoir renforcé.

« Le pouvoir véritable ne s’affaiblit pas lorsqu’il est partagé, il se renforce. Celui qui s’accroche à son autorité par crainte de la perdre finit toujours par en devenir prisonnier. »

Cette phrase met en lumière l’ironie du pouvoir concentré : en refusant de s’ouvrir, on devient captif de son propre besoin de contrôle, oubliant que la légitimité et la durabilité résident dans la confiance et le partage.

« Un pouvoir gardé pour soi s’appauvrit, tandis qu’un pouvoir partagé prospère. »

Ce message souligne que le véritable pouvoir ne réside pas dans la concentration et le contrôle exclusif, mais dans la capacité à unir, à inspirer et à permettre à d’autres de grandir. En se fermant au partage, un dirigeant construit les fondements d’une fragilité qui, tôt ou tard, le rattrapera. À l’inverse, en partageant, il cultive un pouvoir durable, enraciné dans la force collective et l’adhésion de ceux qu’il gouverne.

Cette parabole nous rappelle que la jalousie et le contrôle excessif, bien qu’ils naissent souvent de l’amour, finissent par détruire ce qu’ils cherchent à protéger. À force de surveiller et de restreindre l’autre, on l’éloigne et on la pousser à chercher ailleurs ce qui lui est nié : la liberté et la confiance. La véritable force dans une relation, comme dans tout pouvoir, réside dans la confiance mutuelle, non dans l’étreinte étouffante de la méfiance.

Dr A. Boumezrag

5 Commentaires

  1. « La véritable force dans une relation, comme dans tout pouvoir, réside dans la confiance mutuelle, non dans l’étreinte étouffante de la méfiance ». Ce n’est pas du tout l’avis de Tebboune & Co dont le sport favori consiste à jeter les Algériennes et Algériens en prison pour le moindre écart réel ou apparent.

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