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Le pouvoir gagné par la paranoïa

Il n’y a aucune autre explication à la fureur que déversent ceux qui dirigent l’Algérie sur le peuple. La paranoïa a gagné tous les étages du pouvoir. Assuré du monopole de sa violence, le pouvoir que représente Abdelmadjid Tebboune fait de la traque quotidienne des Algériens sa matrice de gouvernance.

Réconforté par la perspective de l’organisation de son sommet de la Ligue arabe, le pouvoir redouble de férocité. Rien ne semble le répugner : les condamnations à la pelle de jeunes innocents, les arrestations quotidiennes, la mainmise totale sur les productions des médias publics, comme privés, les interdictions de toute activité politique à l’opposition, …

Comment expliquer que la justice algérienne puisse condamner un journaliste à 10 ans de prison, comme vient de l’être Abdou Semmar ? Comme un juge ose-t-il requérir 10 ans de prison contre le journaliste Mohamed Mouloudj en détention provisoire depuis un an ? Comment admettre que des citoyens pacifiques soient traînés dans la boue, accusés de terrorisme, sans la moindre élément de preuve ? Ce sont là quelques interrogations qui affleurent de la nouvelle Algérie dont s’enorgueillissent Tebboune et ses relais. Il y a de quoi !

Le Hirak maté, les millions d’Algériens qui contestaient le pouvoir en place réduits au silence, ses activistes les plus irréductibles traqués, embastillés, lestés d’accusations les plus invraisemblables, toute la société est mise sous cloche… la donne a décidément changé en faveur de l’équipe en place. Tebboune prend ses aises. A 77 ans, il prépare un deuxième mandat. Rien a priori ne le lui interdit, les apprentis sorciers feront parler les chiffres quand l’élection arrivera.

La question de la conjoncture internationale, avec la crise énergétique notamment, est également du pain béni pour Tebboune and Co. Les démocraties occidentales, craignant pour leur approvisionnement énergétique, ferment les yeux sur les violations des libertés dans le pays. Ils sont dans leur rôle où le cynisme n’est jamais loin. Nos dirigeants y trouvent leurs comptes.

Mais comme l’histoire est pleine de surprise seul un grain de sable pourrait tout faire dérailler. La leçon Bouteflika sorti du palais d’El Mouradia en pyjama ne semble pas avoir été retenu par son ancien premier, Abdelmadjid Tebboune.

Yacine K.

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