Le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, a procédé, samedi à Alger, à l’installation des membres du jury de la 9e édition du Prix du président de la République du journaliste professionnel.
Il est consacré cette année aux thèmes de « L’Algérie nouvelle et la problématique de la sécurité alimentaire et hydrique », « L’Algérie nouvelle: renforcement des capacités et de la créativité de la jeunesse » et « La sécurité énergétique et ses dimensions géopolitiques ».
Tout un programme pour ce ministre qui ne ménage pas sa peine pour plaire à son premier employeur, Abdelmadjid Tebboune.
L’agence officielle nous apprend que la cérémonie d’installation s’est déroulée en présence du Directeur général de la Communication à la Présidence de la République, Kamel Sidi Saïd, du président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV), Mohamed Louber, ainsi que des directeurs des établissements médiatiques nationaux et de cadres de l’Etat. Eh bien le ban et l’arrière-ban de la presse a donc la plume suspendue aux caprices du chef de l’Etat !
La condamnation arbitraire d’El Kadi Ihsane et le silence des vaincus !
« Le jury est composé de grands noms de la scène médiatique algérienne », tente de nous rassure le ministre de la Communication. Mais il ajoute quand même une couche : « En application des orientations du président de la République, ce prix a connu une amélioration à travers le choix de trois thèmes au lieu d’un seul, à savoir, « L’Algérie nouvelle et la problématique de la sécurité alimentaire et hydrique », « L’Algérie nouvelle: renforcement des capacités et de la créativité de la jeunesse » et « La sécurité énergétique et ses dimensions géopolitiques ». Nous v’la donc rassérénés ! Ammou Tebboune voit grand ! Et demeure reconnaissant à la jeunesse. Pas celle bien entendu que la justice harcèle et jette en prison,…
Dans son immense mansuétude, le ministre a souligné que « le président de la République accorde un intérêt particulier à ces thèmes depuis son élection en tant que président de la République ». Mieux encore selon Laâgab, la diversité des thèmes « est à même d’inciter les journalistes à participer massivement à ce concours ».
Ce prix pose un vrai problème d’éthique dont la presse ne semble pas s’embarrasser outre mesure ! Comment un président qui emprisonne des journalistes peut se prévaloir d’un tel prix ?
Quel journaliste va donc être « l’heureux » gagnant de ce prix qui vaut son pesant de pages de pub ? Les patrons de presse dont le peu d’indépendance vis-à-vis du pouvoir politique ne gêne pas doivent se frotter les mains. Les veinards ! Pensent-ils à El Kadi Ihsane et Mustapha Bendjama ? Peu sûr.
Il y a toutefois une certitude : ce prix consacre la fin de l’expression libre et le début d’un journalisme de révérence.
Yacine K.