Programmé pour ce mardi 20 mai à la Cour de justice d’Alger, le procès en appel de Boualem Sansal, écrivain franco-algérien de 80 ans, condamné à cinq ans de prison en mars dernier, a été reporté au 24 juin. C’est ce qu’a indiqué à l’AFP son avocat, Me Mohamed Baghdadi, bâtonnier du barreau d’Alger. Ce report, obtenu à la demande de la défense, doit permettre à l’auteur de mieux préparer son dossier.
Boualem Sansal, arrêté en Algérie à la mi-novembre, avait été condamné pour « atteinte à l’intégrité du territoire national », après avoir tenu des propos controversés lors d’un entretien accordé à un média français d’extrême droite. Il y évoquait notamment l’idée que l’Algérie aurait hérité, sous la colonisation, de territoires appartenant jusque-là au Maroc.
Son incarcération suscite de vives inquiétudes, tant en France qu’au sein de sa famille. Atteint d’un cancer, l’écrivain est dans un état de santé jugé préoccupant. « C’est un homme âgé et fragilisé », a déclaré mardi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur France Inter. Paris espère qu’un « geste d’humanité » pourra être envisagé par les autorités algériennes.
Les filles de l’écrivain ont récemment interpellé Emmanuel Macron dans une lettre ouverte, évoquant le « peu de forces » qu’il lui reste. Jusqu’à présent, les multiples appels à sa libération, émanant notamment du président français, sont restés lettre morte.
Ce Mardi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exprimé sa « vive préoccupation » quant à l’état de santé de Boualem Sansal, atteint d’un cancer. Sur les ondes de France Inter, il a évoqué l’espoir d’un « geste d’humanité » de la part des autorités algériennes, en soulignant la fragilité physique de l’écrivain.
Malgré les multiples appels venus de France, y compris du chef de l’État, pour une libération ou une mesure de clémence, Alger n’a jusqu’à présent donné aucune suite.
Boualem Sansal semble être la victime collatérale de la dégradation des relations diplomatiques entre Alger et Paris. Depuis l’été dernier, les deux capitales traversent l’une des pires crises bilatérales depuis l’indépendance de l’Algérie.
Les tensions s’intensifient entre les deux pays. Récemment, les autorités françaises et algériennes ont procédé à des expulsions réciproques de diplomates et gelé plusieurs domaines de coopération, en particulier ceux liés à la sécurité et au renseignement.
La rédaction