Dimanche 30 mai 2021
Le RCD dénonce une élection « Ansej à coût de milliards »
Le secrétariat national du RCD a convoqué sa réunion mensuelle ordinaire, ce vendredi 28 mai 2021, à Alger. Cette réunion se tient dans un environnement dominé par les atteintes multiples et récurrentes aux libertés, une répression tous azimuts contre des Algériennes et Algériens pour installer la peur et semer la terreur.
Abordant le volet politique, les membres de l’exécutif constatent une accélération vertigineuse et dangereuse du déploiement de l’arsenal répressif du pouvoir. Tout porte à croire que cette escalade qui cible toutes les composantes et espaces du segment démocratique de la société est l’œuvre de la mise à exécution d’un plan qui va au delà de la tenue (ou non) des pseudos élections législatives du 12 juin prochain.
La prise en otage du président du parti et du chargé à la communication en compagnie de nombreux activistes dans les rues d’Alger et leurs auditions dans la division principale de la police judiciaire, le vendredi 14 mai ont donné le top départ au choix du pire.
Désormais, la criminalisation de l’action politique contre le camp démocratique est assumée. Partis, militants, organisations civiles autonomes, activistes du Hirak, avocats, étudiants et journalistes n’ont qu’à se terrer pour espérer échapper aux foudres d’un appareil de répression remis au gout des dictatures des années 60 et 70. Ni les mineurs ni les personnes âgées n’échappent à la folie de ceux qui ont squatté la force publique.
Dans ce registre, l’acharnement contre Atmane Mazouz, les élus du parti et ses militants est annonciateur du choix du pire contre la mouvance démocratique et le pays.
Personne ne peut croire que le maintien en prison et la poursuite d’arrestations massives de citoyens dont le seul tort est d’avoir exercé leurs droits constitutionnels par les marches pacifiques, l’écrit ou la parole peut participer de la recherche d’une issue positive à la crise multidimensionnelle que vit le pays.
Qui peut croire qu’en instrumentalisant l’appareil judicaire pour la dissolution des partis politiques et les menaces sur les organisations autonomes qui refusent le fait du prince peut aider le pays à trouver le chemin du dialogue ?
La situation est grave et le pays traverse une dangereuse et sombre période de son histoire récente. Il s’agit d’une remise en cause brutale des acquis démocratiques en vue d’une hypothétique restauration d’un ordre révolu lequel, au final, apparaît comme seul agenda auquel s’en tient la façade civile du régime issue du coup de force de décembre 2019.
Le RCD estime que le mouvement de février 2019 est une lame de fond pour l’instauration d’un système politique bâti sur les fondements universels de la démocratie et de la justice. Ce n’est ni un phénomène de mode qui peut disparaitre avec le temps, ni une folie collective qui peut être durablement contenue par des moyens coercitifs.
Remplir les prisons, jeter l’anathème sur des populations entières et quadriller les rues du pays rappellent une facette douloureuse des tentatives de pacifications subies par le peuple algérien en lutte pour son indépendance. Le résultat est connu de tous. Le RCD rend hommage aux différents segments de la société qui se mobilisent dans ces moments difficiles et salue les solidarités qui se construisent.
C’est dans cette conjoncture que le pouvoir se lance, une fois de plus, dans une tentative de réunir les adeptes du partage de la rente autour de sa démarche d’organiser un
simulacre d’élections législatives en se lançant dans une Ansej élective à coût de milliards pour s’entourer d’une nouvelle clientèle. Il feint, ainsi, d’ignorer sa constitution rejetée par 86,3% des électeurs et l’installation d’un Chef d’Etat sans aucune légitimité.
Sur le plan socio-économique, le Secrétariat national du RCD, inquiet de la gravité de la situation dans le pays et la dégradation dangereuse du pouvoir d’achat des ménages, ne peut que s’interroger et dénoncer la fuite en avant et l’absence de cap pour freiner la descente infernale vers la faillite économique et financière qui aggravera davantage le quotidien des Algériens. C’est dans ce climat, que plusieurs corporations et organisations syndicales manifestent pour alerter sur l’intenable et difficile quotidien qui leur est désormais imposé.
A ce sujet, le RCD salue les mobilisations et les actions syndicales et corporatives de ces dernières semaines, partage leurs inquiétudes et se déclare solidaire de leurs revendications légitimes.
Durant ces derniers jours, à travers plusieurs pays, l’heure est à l’allègement des dispositifs de confinements et à la reprise des activités à travers des incitations à la relance économique alors que notre pays est maintenu en statu quo d’hibernation. Les récentes annonces conditionnées d’ouverture sélective des espaces aériens et terrestres commencent déjà à soulever l’indignation d’une partie de notre communauté à l’étranger qui dénonce une extorsion pécuniaire indécente pour un droit d’entrer au pays, alors que plusieurs nations où sont établis des membres de la diaspora sont exclus sans raisons.
Les travaux du Secrétariat national ont été clôturés par les interventions des responsables aux départements de l’organique et des élections ainsi que de la formation. Ce dernier est intervenu sur les derniers préparatifs pour le lancement de l’école de formation du RCD dans le cadre de l’institut des progressistes. L’ouverture est programmée pour le samedi 29 mai au niveau des différents bureaux régionaux.
Alger, le 29 mai 2021
Le secrétariat national du RCD