22 novembre 2024
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Le Réseau contre la répression, pour la libération des détenus d’opinion dénonce

Dans un communiqué

Le Réseau contre la répression, pour la libération des détenus d’opinion dénonce

Le Réseau contre la Répression, pour la libération des détenus d’opinion et pour les libertés démocratiques a rendu public un communiqué à l’occasion du premier anniversaire du mouvement de dissidence.

Le Hirak qui s’est enclenché en février 2019 a bouclé sa première année. Dès ses premiers jours, cette révolution populaire inédite a définitivement et totalement disqualifié le régime post colonial qui, dès 1962, a confisqué l’indépendance nationale et étouffé toute tentative de libération sociale.

Au cours de ces 30 dernières années et plus encore depuis l’année 2000, tout s’est passé comme si, sous la houlette d’une mafia d’Etat auto proclamée « famille révolutionnaire », notre Nation était l’objet d’une entreprise de sabotage de son économie, de destruction de ses institutions, de perversion de ses valeurs les plus nobles, et même d’effritement de sa propension au vivre-ensemble. 

L’instrumentalisation à outrance des fausses légitimités – historique, révolutionnaire, religieuse – et le mensonge d’Etat institutionnalisé n’ont servi qu’à camoufler la promotion du règne de la médiocrité et de l’incompétence, du favoritisme et de la prédation. Ils ont fini par instaurer ces tares comme étant les véritables … « constantes de l’identité nationale » ; le tout strictement encadré par une strict verrouillage politico-judiciaire des libertés fondamentales. 

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En tirant trop sur la corde, elle a fini par se casser. L’annonce d’un cinquième mandat de Abdelaziz Bouteflika a été l’humiliation, l’outrage de trop. 

Par la magie d’une conscience populaire aiguisée par les expériences des luttes passées, et d’une connivence silencieuse sur le mode opératoire idoine, le peuple a trouvé les trois principes du mouvement de contestation qui lui ont permis d’imposer sa volonté : des manifestations de rue (i) massives et de caractère national, (ii) pacifiques et ne prêtant à aucun moment le flanc à des dérives vers la violence, (iii) et enfin, unitaires et rassemblant toutes les composantes sociales, visions et obédiences qui ont pâti du régime politique en place. La révolution populaire de février 2019 avait trouvé sa ligne stratégique et son format opérationnel les plus justes. 

Pris de panique un instant, le pouvoir politique a très vite retrouvé ses esprits et lancé sa contre-révolution à travers de basses manœuvres de division, de provocation et autres, qui se sont toutes lamentablement brisées sur le mur d’un Hirak intraitable. Ce même pouvoir n’a pas hésité alors à recourir à une répression à grande échelle par l’instrumentalisation des appareils sécuritaire et judiciaire : arrestations et emprisonnements massifs et arbitraires d’activistes et de simples citoyen(ne)s, musellement éhonté des médias, interdiction de réunions, entraves à la libre circulation, etc.

Toutes ces manœuvres de bas étage et atteintes aux libertés n’ont pas réussi à affecter la révolution populaire. Bien au contraire, elles ont pour eu effet de la galvaniser. Contre vents et marées, le Hirak a maintenu sa régularité et le cap de ses revendications pour une rupture en faveur d’une Algérie nouvelle telle qu’il la conçoit à travers les mots d’ordre clairs et sans appel scandés dans la rue à savoir : la libération sociale dans le cadre d’une Algérie libre et démocratique doté d’un Etat de droit régi par un régime civil. 

Au cours de l’année 2019, la répression anti-populaire aura été, comme jamais auparavant, le seul et unique domaine où l’action publique en direction de la société s’est révélée réellement persévérante et performante.  

Ce n’est certainement pas en reconduisant pour 2020 cette solution irresponsable à la crise politique du pays que la cohésion nationale pourra se ressouder et que la nation pourra affronter les deux défis autour desquels se joue actuellement son devenir : celui de la crise économique gravissime dans laquelle le pays est empêtré, et celui des périls belliqueux qui planent à nos frontières Sud-Est. 

Le Hirak est maintenant entrée dans sa phase de maturité et s’inscrit désormais dans la durée jusqu’à la réalisation de ses aspirations profondes et légitimes. 

Le Réseau contre la Répression, pour la libération des détenus d’opinion et pour les libertés démocratiques, réaffirme sans réserve son appartenance à cette révolution populaire salutaire pour la Nation et adhère de manière pleine et entière à sa cause. 

Il condamne sans réserve ces actes répressifs et arbitraires contraires aux droits humains les plus élémentaires et même à l’intérêt national bien compris. Il exige la libération immédiate de tous les détenus incarcérés pour leur engagement dans le Hirak et leur réhabilitation dans leurs droits, appelle au respect des libertés démocratiques individuelles et collectives, et dénonce avec force l’instrumentalisation des appareils sécuritaire et judicaire pour neutraliser les activistes, intimider les simples manifestant(e)s voire les châtier pour semer la terreur. A ce propos, le Réseau ne peut s’empêcher d’avoir une pensée pour les martyrs du Hirak dont le premier a été le jeune Ramzi Yettou.  

Le Réseau se déclare mobilisé plus que jamais pour poursuivre son combat tel que mentionné dans sa dénomination et appelle le peuple algérien à renforcer et élargir les rangs du Hirak, tout en conservant son caractère pacifique, unitaire et national, et ce jusqu’à la réalisation de ses aspirations profondes et légitimes. 

Alte à la répression des activistes et manifestant(e)s du Hirak !

Pour le respect des libertés démocratiques individuelles et collectives

Pour la libération immédiate des détenus d’opinion et leur réhabilitation dans leurs droits !

Vive l’Algérie libre et démocratique !

Gloire à nos Martyrs !

Alger le 20 février 2020

 

 




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