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Le syndicaliste Ali Maâmri condamné à 15 ans de prison

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La condamnation du syndicaliste indépendant Ali Maâmri à quinze ans de prison n’est pas une affaire judiciaire parmi d’autres. Elle révèle une dérive profonde : l’usage croissant des lois antiterroristes pour faire taire ceux qui défendent, pacifiquement, les droits des travailleurs.

Ali Maâmri n’est ni un criminel ni un agitateur. C’est un syndicaliste connu, fondateur de la SNAP de la culture et membre actif de la Confédération syndicale des forces productives (COSYFOP). Pendant des années, il a dénoncé les abus au sein de son secteur et défendu les employés contre les pressions administratives. Ce travail, légitime et indispensable dans un État qui se dit respectueux des libertés publiques, lui vaut aujourd’hui un prix démesuré.

Arrêté sans mandat le 19 mars 2025, disparu pendant quatre jours, Ali Maâmri a affirmé avoir subi tortures, coups et pressions pour qu’il signe des « aveux ». Une plainte a été déposée. Aucun enquêteur ne s’est déplacé. Personne n’a été auditionné. Silence total.

Puis vient le verdict du 29 octobre : quinze ans de prison, prononcé au terme d’une procédure vidée de ses garanties élémentaires. Les accusations – « terrorisme », « diffusion d’informations classifiées » – reposent sur des écrits syndicaux, des publications Facebook et une discussion interne autour d’un document administratif. Autrement dit : sur l’exercice même d’un droit que la Constitution garantit, et que les conventions internationales protègent. Un attirail législatif habituel brandit par une justice qui s’est muée en bras répressif.

La condamnation d’Ali Maâmri n’est pas une erreur judiciaire. Elle s’inscrit dans un climat de terreur généralisée où le travail syndical indépendant est systématiquement traité comme une menace. Les pressions, dissolutions, arrestations et poursuites répétées témoignent d’une volonté claire : neutraliser les voix qui refusent de se soumettre.

Dix-neuf organisations internationales, dont Amnesty International, EuroMed Droits et l’Observatoire international des droits humains, appellent à la libération immédiate d’Ali Maâmri, condamné à 15 ans de prison pour « apologie du terrorisme » et « divulgation d’informations classifiées ».

Shoaa, dans le cadre de sa campagne #حرروا_أصوات_الحرية, rappelle une vérité simple : un pays n’a pas peur des terroristes imaginaires ; il a peur des travailleurs organisés. Ceux qui réclament transparence, droits et dignité. Ceux qui refusent la peur comme mode de gestion.

Ali Maâmri doit être libéré. Son procès doit être revu. Et l’Algérie doit sortir de cette logique dangereuse où le syndicaliste devient l’ennemi, et où le droit devient un outil de rétorsion.

Mourad Benyahia

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