Mardi 16 avril 2019
L’écrivain Aziz Chouaki est mort
On vient d’apprendre la disparition du dramaturge et écrivain algérien Aziz Chouaki. Décédé brutalement ce mardi 16 avril, à l’âge de 67 ans.
Aziz Chouaki laisse une œuvre abondante composée de nouvelles, romans et surtout de nombreuses pièces de théâtre, dont « Les oranges », un texte régulièrement joué sur scène, jusqu’à plus récemment « Nénesse » grand succès populaire et « Esperanza » qui était à l’affiche il y a encore quelques semaines.
Aziz Chouaki était d’abord musicien. Un artiste qui ensuite a fait danser les mots. Sur le sol de son Algérie natale où il nait en 1951, il commence par écrire des poèmes, des nouvelles et un premier roman intitulé Baya.
Des débuts prometteurs, un peu sur les traces de son grand-père, premier instituteur musulman sorti de l’École normale sous la colonisation et cité par Albert Camus dans un de ses livres. Mais en 1991, le pays se fracture, il est sur la liste des intellectuels indésirables, chassé par le Front islamique et s’exile en France.
« L’étoile d’Alger »
La blessure ne se refermera jamais. L’écriture sera son nouveau territoire. Que ce soit avec son roman L’étoile d’Alger ou avec Les oranges, très vite adapté sur scène, Aziz Chouaki affiche un univers sombre, cynique, accusateur, traversé parfois d’éclaircies, mais surtout il se sert de l’oralité théâtrale pour faire claquer les mots, pour ciseler la langue française, quitte à associer ses textes au hip-hop ou au rock.
En 2015, sa pièce Esperanza, consacrée à la migration clandestine, est interprétée au Festival d’Avignon, dans le cycle Ça va, ça va le Monde, et diffusée sur RFI. Un texte repris récemment à Paris avec succès où là encore Aziz Chouaki faisait entendre son refus des soumissions et sa passion pour la liberté.