Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé ce dimanche 18 décembre un retour « à une relation consulaire normale » avec l’Algérie depuis « lundi » dernier, c’est-à-dire concernant l’octroi de visas par la France aux ressortissants de ce pays.
Il n’y a donc que ça d’important entre la France et l’Algérie pour que le ministre de l’Intérieur français vienne à Alger pour l’annoncer ? Les relations qu’on disait stratégiques se résument au nombre de visas que la France daigne accorder aux Algériens. En contrepartie de quoi ? Le ministre de l’Intérieur algérien comme le Française Darmanin ne nous le disent pas.
Gérald Darmanin, qui était en déplacement en Algérie, a tweeté sa déclaration, à l’issue de son entretien avec le ministre de l’intérieur algérien.
« Je remercie le Président Tebboune pour son accueil et pour l’échange important que nous avons eu », a-t-il souligné, ajoutant que cette visite intervient suite à celle du président français, M. Emmanuel Macron qui « m’a dit de revenir en Algérie ». On est loin de la déclaration du 11 octobre 2021 dans laquelle Tebboune déclarait sur les sans papiers algériens : « Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge », à l’adresse du ministre de l’Intérieur français dont Moussa est le deuxième prénom donné en hommage à son grand-père, un tirailleur algérien de la deuxième guerre mondiale. « Il n’y a jamais eu 7.000 [sans papiers algériens, ndlr], c’est complètement faux. »
La France et l’Algérie ont ouvert une nouvelle page de leurs relations🇫🇷🇩🇿.
À la demande d’@EmmanuelMacron, je me suis rendu à Alger afin d’évoquer avec mon homologue et le Président Tebboune la coopération de nos deux pays dans les domaines migratoire et de la securité. pic.twitter.com/qi7ZhDvPF6— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) December 18, 2022
Depuis la crise du Covid-19, la France avait drastiquement réduit le nombre de visas octroyés à l’Algérie, la Tunisie et le Maroc, les conditionnant à des efforts de ces pays pour accepter leurs ressortissants expulsés de France.
Le 2e volet des échanges, soit la sécurité, est passé à la trappe dans les déclarations. Trop sensible sans doute pour le rendre public. Autrement dit plus sérieux que ces visas par ailleurs très courus et demandés en Algérie.
Sofiane Ayache