Samedi 12 juin 2021
Les Algériens passent avant les Palestiniens M. Belmadi !
Quand on joue au football, on ne s’occupe pas de politique. Un slogan répété en boucle par tous les footballeurs du monde. D’ailleurs, les règlements de la FIFA sont clairs : « Tout footballeur soulevant son maillot pour montrer au public un message ou une image, quelle que soit leur nature, pourra être sanctionné par l’arbitre ou par l’organisateur de la compétition comme la FIFA lors des matches internationaux. »
Le match amical que l’Algérie a disputé le 03 juin dernier au stade de Blida, contre la Mauritanie, a vu les joueurs de l’équipe d’Algérie porter des écharpes en soutien à la cause palestinienne. Questionné par la presse algérienne, le sélectionneur Djamel Belmadi, expliquait à la fin de la rencontre, qu’il avait donné son aval à l’initiative du nouveau président de la Fédération algérienne de football et que la Palestine était une cause qui comptait à ses yeux. Au-delà, du fait que la FIFA risque de sanctionner lourdement la sélection algérienne, des questions s’imposent.
Si Djamel Belmadi et ses joueurs ont accouru pour soutenir une cause qu’ils estiment juste, à l’autre bout de la planète, pourquoi ne font-ils pas un geste envers les leurs ?
S’ils ont autant d’audace et de courage, pourquoi ne disent-ils rien sur le climat de terreur que fait régner le pouvoir algérien à la veille des élections législatives ?
Celui qui peut le plus peut le moins, dit-on. Pourquoi alors, n’ont-ils jamais porté un brassard, bandeau, une écharpe, inscription en soutient au Hirak, aux 240 prisonniers d’opinion actuels, aux femmes et hommes tabassés et embastillés depuis deux ans ?
Pourquoi Djamel Belmadi est allé rencontrer M. Tebboune alors que des jeunes hommes et femmes ont été violés dans des commissariats de police ? Lui a-t-il signifié son désaccord avec ces méthodes brutales ? L’a-t-il menacé de démission si tout cela ne cessait pas ? Évidemment que non, car, nous aurait-il expliqué, « je ne fais pas de politique ».
Et dans ce cas, pourquoi fait-il preuve de zèle lorsqu’il s’agit de soutenir la Palestine et risquer des sanctions contre Notre EN.
Car au cas où, lui et le nouveau patron de la FAF, Charaf-Eddine Amara, fraîchement installé par le pouvoir, l’oublieraient, cette équipe nationale appartient au peuple algérien et nous représente tous. Ce n’est pas une propriété privée, ni une vitrine pour un pouvoir corrompu, encore moins un commando d’islamistes du Hamas. Il faut que Belmadi et les représentants de la FAF comprennent qu’il faut sortir l’EN de ce bourbier idéologique dans lequel ils l’ont mise.
On se pose toujours cette question : si l’EN d’Algérie se qualifie en coupe du monde qu’organisera le Qatar en 2022, et qu’elle devait affronter Israël, que fera Belmadi, la FAF et le pouvoir algérien ?
Joueront-ils cette rencontre ou déclareront-ils forfait avec toutes les conséquences désastreuses que ça aura sur l’EN, les joueurs, leur carrière, et tout le football national. D’où la nécessité de jouer au football et rien qu’au football.
Il faut que nos dirigeants comprennent que même le Qatar, qui abrite Ismaël Haniyé et une partie de l’état-major du Hamas et qui affiche une hostilité apparente à Israël, sera le premier pays à dérouler le tapis rouge à l’EN d’Israël en cas de qualification.
Et personne ne crierait au blasphème. Le moment venu, la petite monarchie du Golfe rira jaune et dira tout bas « business is business ». Sinon, les milliards du mondial auront servi à construire des sarcophages et non des stades. Car le mondial lui sera retiré de facto. À bon entendeur.