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Les chiffres stratosphériques du gouvernement Tebboune

Tebboune

Tebboune, l'incarnation d'un système vengeur.

Après les annonces ahurissantes de Tebboune qui pronostiquait un PIB à 400 milliards de dollars en 2027, c’est l’inflation des chiffres chez les membres du gouvernement. Qui pour leur apporter la contradiction ?  

C’est Abdelmadjid Tebboune qui ouvre la valse des chiffres. En maître des horloges et de l’effet d’annonces, il a soutenu que le Produit intérieur brut (PIB) du pays explosera en 2027, au-delà de 400 milliards de dollars. Ce qui fera de l’Algérie «un pays émergent», et «ce n’est même pas difficile», ajoute le chef de l’Etat sans sourire.

L’irrattrapable Tebboune a même fait le pari prometteur à ceux qui veulent bien le croire d’«une autre Algérie où rien n’est impossible».

Pourtant, même si la croissance reste dynamique, selon le ministère des Finances, le FMI et la Banque mondiale, le PIB reste à 4,1 %, en 2023. Et selon plusieurs économistes, il faut une croissance à deux chiffres pour atteindre un PIB aussi important que celui qu’avance le chef de l’Etat.

Même le ministre des Finances, Laaziz Faid, a abondé dans le sens du chef de l’Etat. Il a affirmé en avril dernier que la dynamique d’investissement et les indicateurs économiques positifs de l’Algérie lui permettront d’atteindre, voire de dépasser, les 400 milliards USD de PIB dans quelques années, précisant que son PIB actuel était de 32.000 milliards DA.

L’homme n’a pas froid aux yeux ! Tout le monde se rappelle de sa renversante annonce concernant les avoirs détournés sous l’ère Bouteflika. Sans trembler, Abdelmadjid Tebboune a avancé que 20 milliards ont été récupérés.

Evidemment, sans donner le moindre détail. On l’aura compris il n’a pas de compte à rendre ni à une assemblée croupion ni au peuple qu’il n’a rencontré qu’à l’occasion de deux sorties fortement encadrées (Tindouf et Djelfa) depuis son arrivée au pouvoir. Deux wilayas où il n’avait pas de risque de se retrouver face à une bronca populaire.

Mais revenons aux chiffres qui s’affolent à mesure qu’arrive l’échéance de la présidentielle.

Mohamed Arkab, avec son immense science, a assuré, hier lundi, que « la production annuelle moyenne de gaz naturel a atteint au cours des dernières années 137 milliards de m3 ».

Et de pronostiquer lui aussi en devin que « la stratégie d’investissement tracée par la compagnie Sonatrach vise à porter la production de gaz naturel au cours des cinq prochaines années à 200 milliards de m3 par an », le tout bien entendu « conformément aux instructions du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune ». Il ne faut jamais l’oublier. Merci qui ?

Le même Tebboune a, tenez-vous bien, « ordonné d’augmenter le volume des exportations à 100 milliards de m3 par an ». Sur quelle base veut-il arriver à ce chiffre qui donne le tournis aux crânes d’œuf les plus avertis ?

Peu importe, il faut en mettre plein les yeux aux Algériens qui, pourtant, tirent le diable par la queue et passent leur temps à chercher les produits de première nécessité.

Dans la foulée, le ministre a affirmé que la consommation de gaz naturel en Algérie, un indicateur positif, était en hausse, rapporte l’APS, notamment après l’entrée en exploitation de plus de 1.400 nouvelles usines durant la période 2023-2024. Un autre exploit économique à faire pâlir de jalousie la Chine ! 

L’autre prouesse économique concerne l’habitat. Le gouvernement prévoit la distribution de 500.000 unités de logement chaque année. Comment et avec quels moyens humains et financiers réaliser ces chantiers titanesques ?

Tout le monde se souvient des 1 million de logement promis par Bouteflika au début de son mandat. 20 ans plus tard, le compte n’y est toujours pas !

Les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Et en l’espèce, chez nous, dans la situation actuelle, tout ou presque est permis.

Yacine K.

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