Lundi 28 mai 2018
Les comparaisons boiteuses de Noureddine Bedoui
Répondant à une question sur la polémique soulevée par les augmentations des taxes et les droits de timbre des documents biométriques prévues dans la loi de finances complémentaire, lors d’un point de presse animé conjointement avec le ministre de l’Agriculture, samedi 26 mai, Noureddine Bedoui, ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, a défendu la proposition d’augmenter les taxes et les droits de timbre des documents biométriques tels que la carte d’identité nationale qui sera délivrée à un prix de 2.500 dinars et le passeport qui coûtera au moins 10.000 dinars pour le passeport de 28 pages. Il justifie ces augmentations par cette saillie : « Le progrès a un coût ». Ajoutant : « La carte d’identité biométrique en France coûte, je crois, 33 euros ».
Ce qui semble oublier M. Bedoui, c’est qu’en France, la carte d’identité biométrique est gratuite depuis le 1er septembre 1998. Pour son renouvellement, seuls les citoyens qui ne présentant pas leur ancienne carte sont soumis à un droit de timbre de 25 euros seulement.
En plus de cette fausse information, la comparaison du ministre de l’Intérieur du prix d’un document biométrique algérien à celui de son équivalent français est boiteuse.
Si on compare ces deux prix sans les ranger selon les contextes économiques et sociaux des deux pays on ne peut refléter la réalité du prix tel que perçu par le citoyen.
Même si un citoyen français se retrouve dans l’obligation de payer 25 euros pour renouveler sa CIN, ce coût ne représenterait que 1,67% de ce salaire minimum interprofessionnelle de croissance français (Smic), qui est de 1498 euros, alors que chaque citoyens algérien devra désormais débourser l’équivalent de 13,89% du salaire national minimum garanti algérien qui n’est que de 18.000 dinars seulement.