Mercredi 16 septembre 2020
Les deux sœurs de Tamanrasset
Je ne me suis pas empêché de faire le porte-voix des deux sœurs malheureuses de Tamanrasset, qui n’ont pas été autorisées à rejoindre les bancs de classe, pour participer aux épreuves du baccalauréat, session de septembre 2020, pour motif de retard de quelques minutes selon l’information parvenue et dont la presse à grand tirage n’en a pas fait sensation.
Il est vrai que nul n’est censé ignorer les dispositions d’un règlement portant organisation et procédures d’examen, que tout élève est tenu de s’y conformer au risque de voir sa participation remise en cause pour manquement dans le pire des cas de fraude notamment.
Mais force est de constater qu’il ne s’agit nullement du cas de l’espèce permettant de soulever la réaction inconsidérée du chef du centre d’examen, qui n’a pas fait preuve de retenue et encore moins de clairvoyance dans pareille circonstance.
Celui-ci, aurait pu, compte tenu du contexte quelque peu particulier des épreuves de cette année, permettre aux retardataires de rejoindre leurs classes, tout en attirant leur attention sur le fait qu’aucun temps supplémentaire au-delà du réglementaire ne leur serait accordé.
La décision d’empêcher les deux candidates de subir les épreuves de l’examen pour motif de retard est disproportionnée par rapport à l’acte lui-même, dans le sens où véritablement leur destin s’est arrêté net devant la porte du lycée, et que toutes leurs illusions sont vouées aux chimères.
Ce que nous pouvons retenir de cette malheureuse mésaventure de ces jeunes filles est l’absence de discernement et de maturité dont en font preuve nos responsables et ce, à tous les niveaux de responsabilité, car le moins que l’on puisse dire est finalement que le retard, n’est pas aussi important que ça, puisque les délais de réalisation de tous les projets d’investissement qui ont été initié par l’État depuis des décennies n’ont jamais été respectés.
Aussi, il serait plus judicieux de reconsidérer la décision d’empêchement initialement prise par le chef de centre d’examen de la circonscription à l’effet de permettre à ses candidates de repasser leurs examens du Baccalauréat auquel elles se sont préparées depuis, dans le contexte du difficile confinement de la Covid-19