Les Émirats arabes unis ont pris jeudi 7 août une nouvelle mesure dans la crise diplomatique avec le Soudan. Désormais, tout camion est interdit de quitter le territoire émirien pour gagner le Soudan, une décision qui survient moins de 24 heures après l’interdiction aux avions soudanais d’atterrir dans les aéroports émiriens, ce qui a bloqué des milliers de voyageurs dans les aéroports.
Au cœur des tensions entre les deux pays, les autorités soudanaises accusent Abou Dhabi de s’impliquer aux côtés des paramilitaires soudanais.
Ces mesures inédites surviennent dans un contexte de crise diplomatique entre les deux pays, en raison de l’implication supposée d’Abou Dhabi aux côtés des paramilitaires soudanais. Elles ont paralysé les transports aériens et terrestres et n’ont pas été officiellement annoncées au préalable.
Ces développements succèdent aux frappes aériennes menées mercredi 6 août contre un avion émirati qui venait d’atterrir à l’aéroport de Nyala, au Darfour du sud et quartier général des paramilitaires FSR, violant ainsi la souveraineté soudanaise. À bord de l’avion, se trouvaient quarante mercenaires colombiens acheminés, depuis les Émirats, via l’aéroport de Bosaso, en Somalie.
En plus de s’impliquer aux côtés des Forces de soutien rapide (FSR), Abou Dhabi a été accusée par l’armée et le gouvernement soudanais, en mai dernier, d’avoir mené des frappes aériennes sur Port-Soudan. Ces dernières auraient détruit des installations vitales, notamment des dépôts de carburant ainsi que l’aéroport de la ville.
En conséquence, Khartoum a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec Abou Dhabi et le retrait de sa mission, considérant les Émirats comme un « État agressif ».
Selon plusieurs observateurs, ces mesures des Émirats arabes unis visent à faire pression sur le gouvernement soudanais pour qu’il change ses positions en faveur des FSR. Car les pressions diplomatiques et militaires n’ont pas réussi à faire évoluer cette position, alors que la guerre se poursuit depuis 27 mois de guerre.
Le Soudan a officiellement rompu ses relations diplomatiques avec les Emirats arabes unis, fin mai dernier, les accusant de fournir des drones aux Forces de soutien rapide (FSR). Le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, a dénoncé une “agression émiratie” et promis de “vaincre cette milice et ceux qui la soutiennent”. Le ministre de la Défense a quant à lui qualifié l’implication des Emirats de “crime contre la souveraineté du Soudan”.
Avec Rfi