26.6 C
Alger
lundi 8 septembre 2025
AccueilIdéesLes enfants, ces victimes oubliées de la sale guerre (fin)

Les enfants, ces victimes oubliées de la sale guerre (fin)

Date :

Dans la même catégorie

Plus de 600 harragas algériens débarquent aux Baléares en trois jours

Depuis le 15 août 2025, l’archipel espagnol des Baléares...

Quand « El Khabar » travestit la harga en théorie du complot

L’affaire de la fuite spectaculaire de huit adolescents algériens...

« Mineurs en mer, régime en faillite ! », observe Atmane Mazouz

Dans un communiqué, le président du RCD, Atmane Mazouz,...

Mélenchon appelle à « tout bloquer » pour faire tomber Macron

À Lille, Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel qui...

Bayrou, la confiance en pari

Demain, lundi 8 septembre 2025, le Premier ministre François...
spot_imgspot_img
- Advertisement -

Sous quelque angle d’analyse que ce soit, au finish, on est toujours amené à conclure que les comptes et les décomptes concernant les drames liés à la guerre d’Algérie ne sont pas terminés. On est loin du solde de tout compte ! Chacun peut s’en estimer victime, et les victimes se comptent par millions ! 

Quand on est adulte, il est souvent question de bon ou de mauvais choix, qu’il faut à un moment ou un autre assumer, en son âme et conscience. Les militaires gaulois ont assumé le leur, les harkis ont assumé leur part, les vrais et faux moudjahidin les leurs, le Général « Colombey les deux mosquées » le sien, même si au problème Algérie « wa Allahou a3llam » de Gaulle n’a jamais rien compris. Qui a raison, qui a tort dans ces folies de guéguerres meurtrières ? Il ne s’agit pas, plus d’un-demi-siècle après, de questions collectives inconciliables mais de démarches intellectuelles individuelles. Il doit y avoir du bonheur et du malheur impossible à jauger de part et d’autre ! 

Quoique, à voir le sourire servi par Leila Kaddour chaque week-end sur France 2, comparé à la mine éteinte de nos speakerines télés recrutées sur la base du taux de vénération qu’elles portent envers le clan Tebboune, il n’est pas difficile de se faire une petite idée qui ne diverge pas trop de la réalité. Que chacun la fasse, en son for intérieur, pour ne rien remuer de collectif qui fasse ressurgir les souvenirs d’un conflit douloureux, comme le sont tous les autres conflits sur terre, où des minorités audacieuses se sont déchainées et se déchaînent toujours sur des majorités silencieuses sous l’œil désobligeant et inhumain de ceux qui sont aux commandes de l’avenir du monde.

Cependant, quel type de mauvais choix peut-on faire endosser à un enfant de 10 ans pour qu’une grenade lui explose à la gueule, lui fasse traverser un état où la mort se dispute la vie pendant plus d’un mois, et que personne ne lui confère le statut de victime, ni d’un côté ni de l’autre des deux rives de la méditerranée ?

S’il subsiste encore des points litigieux sur lesquels il est bien plus important de se pencher pour y rapidement remédier, il s’agit bien de ces enfants qui portent en eux des blessures de guerre indélébiles, à l’image de celles marquées sur les corps d’Ali et Omar, sans que qui que ce soit ne se soit jamais soucié de leurs sorts.

Ce ne serait que réparation et obligation méritée pour ces victimes que d’être considérées bien plus que des dommages collatéraux d’une guerre qui pouvait être évitée, avec des « si seulement et seulement si » à charge pour une France, majeure supposée à l’époque des faits. Mais cela est encore une autre histoire, que l’on contera peut-être plus tard !

Les hommes se battent toujours pour des causes justes, semble-t-il ! Les injustes c’est comme l’enfer, c’est les autres, n’est-ce pas ? Mais qui parmi nous pourrait se vanter d’être doté de la dose de maturité, de la distance, du recul, de l’impartialité nécessaires dans l’absolu pour distinguer le voisinage du juste milieu entre le Juste et l’Injuste dans ces cafouillages d’inimitiés jamais faciles à mesurer ?

À l’opposé, concernant Omar et Ali, qui parmi les belligérants de 1954-1962 oserait leur faire endosser quelconque responsabilité dans le cauchemar qu’ils ont vécu ? Reconnaître le statut de victimes aux enfants victimes ignorées de tous, à dédommager au plus vite par tous, est non seulement à espérer, mais à en exiger l’urgence et la nécessité ! Par ailleurs, au-delà de dédommagements concernant les préjudices physiques, si de quelconques excuses se devaient d’être formulées concernant la guerre et ses nombreux atteintes morales, elles se doivent d’être directement présentées aux nombreux Ali et Omar encore en vie, et non pas au groupe de vieillards qui gouvernent le pays par la police et la trique, lesquels s’empresseraient de l’exhiber comme ultime trophée rajouté à leurs indénombrables fourberies !

Pour une paire d’Ali et de Omar encore vivants pour témoigner et exposer leurs blessures au corps, combien d’autres sont déjà partis et enterrés sans avoir pu savourer le moindre instant de reconnaissance à leurs souffrances ? Pour ces morts, c’est trop tard, mais un geste envers les vivants est plus qu’urgent !

Même si, à entendre Emmanuel Macron, la guerre d’Algérie ne concerne pas les hommes et les femmes de sa pétulante génération, personne n’a le droit de botter en touche le drame de ces enfants encore vivants.

Et si, toujours selon Monsieur le président, tout cela est du ressort de l’Histoire ancienne qui appartiendrait désormais aux livres et aux musées, et jamais plus un sujet qui s’inviterait à la conscience de l’Elysée, que faire pour effacer ces traces encore béantes sur la peau des survivants de la sale guerre, ces enfants innocents quasiment déchiquetés à un âge où tout comme les galopins de leur génération, ils jouaient gaiement aux billes, au cerceau et aux sauts de moutons ? Comment peut-on prétendre régler le solde de tout compte entre l’Algérie et la France en ne rendant pas hommage à ces victimes oubliées de tous depuis plus de 50 ans ?

Comment rechigner sur le fait de les dédommager pendant les dernières années du décompte de leurs vies, eux qui ont vu défiler, bon an mal an, tant de printemps et d’étés accordés sur les mêmes blessures marquées à jamais sur les cellules de leurs peaux et dans chaque lobe de leurs cerveaux ? Expliquez-nous donc tout cela, vous qui avez tout compris de la vie, oh Jupiter Macron !

Oui, entre l’Algérie et la France, il est temps de tourner la page, de tout oublier ! car tout peut s’oublier, même les plus coriaces des conflits et des malentendus ! et je crois pouvoir affirmer qu’il ne subsiste dans le cœur de la majorité des algériens aucune trace, ou si peu, de rancœur ou d’inimité envers leurs anciens colons ! En termes d’hostilité, les nouveaux seigneurs des frontières ont réussi le pari de tout récolter !

Mais comment peut-on demander à tous les Ali et Omar encore en vie d’oublier ces blessures visibles sur leurs peaux et certainement enfouies dans les profondeurs de leurs âmes, si on leur refuse le statut de victimes d’une bêtise humaine assumée et consommée entre adultes consentants ; eux les enfants pétillants à qui on a appris dès les bourgeons de leurs fureurs de vivre et de soif d’apprendre, à leur première année de scolarité, que leurs ancêtres étaient…bel et bien gaulois, et non pas…mecquois ? FIN

Kacem Madani

Dans la même catégorie

Plus de 600 harragas algériens débarquent aux Baléares en trois jours

Depuis le 15 août 2025, l’archipel espagnol des Baléares...

Quand « El Khabar » travestit la harga en théorie du complot

L’affaire de la fuite spectaculaire de huit adolescents algériens...

« Mineurs en mer, régime en faillite ! », observe Atmane Mazouz

Dans un communiqué, le président du RCD, Atmane Mazouz,...

Mélenchon appelle à « tout bloquer » pour faire tomber Macron

À Lille, Jean-Luc Mélenchon a lancé un appel qui...

Bayrou, la confiance en pari

Demain, lundi 8 septembre 2025, le Premier ministre François...

Dernières actualités

spot_img

LAISSEZ UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici