Des dizaines de personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, ravagée par plus d’un an de guerre entre l’armée israélienne et le mouvement islamiste palestinien Hamas. Ils s’ajoutent aux plus de 43000 victimes des bombardements israéliens depuis octobre 2023.
L’enfer des bombes sur le peuple palestinien de Gaza n’en finit pas. Même les mandats d’arrêts lancés par la Cour pénale internationale contre Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant n’arrive pas à fléchir la folie furieuse des dirigeants israéliens contre le peuple palestinien.
Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé jeudi la mort de 22 personnes tuées dans la nuit par une frappe israélienne sur un quartier de Gaza-ville (nord).
« Nous confirmons que 22 martyrs ont été transférés (vers des hôpitaux) après une frappe ayant visé (une) maison (…) à Cheikh Radwan », a indiqué à l’AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de l’organisation.
« Ici, il y a un martyr et un corps sans tête. Nous ne savons pas de qui il s’agit jusqu’à présent », témoigne auprès de l’AFPTV, Moataz Al-Arouqi, un Palestinien du quartier.
Une autre frappe survenue aux alentours de minuit (22H00 GMT) dans la zone de Beit Lahia et Jabalia (nord) a fait des dizaines de morts, selon des sources médicales.
« Il y a des dizaines de morts et de disparus sous les décombres », a déclaré à l’AFP Hossam Abou Safiyeh, directeur de l’hôpital Kamal Adwa près duquel a eu lieu la frappe.
« Des corps arrivent à l’hôpital en lambeaux », a-t-il ajouté, précisant que le système de santé était « à terre dans le nord de Gaza ». Le peu de personnel soignant qui reste à Gaza est depuis longtemps débordé par la boucherie provoquée par l’armée israélienne.
Après des discussions à Beyrouth en vue d’obtenir une trêve entre l’armée israélienne et le Hezbollah, l’émissaire spécial du président américain, Amos Hochstein, doit rencontrer jeudi en Israël le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, à 12H30 (10H30 GMT).
Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir et s’est entretenu avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance du Premier ministre israélien.
« Arrêt total de l’agression »
La guerre dans le territoire palestinien a été déclenchée en riposte à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.
Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.
En représailles, l’armée israélienne a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d’une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Les Etats-Unis, alliés d’Israël, ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l’ONU d’appeler à un cessez-le-feu « immédiat, inconditionnel et permanent » à Gaza, malgré les appels internationaux demandant la fin du conflit.
Au Liban, Israël et le Hezbollah sont entrés en guerre ouverte le 23 septembre après un an de tirs transfrontaliers, et l’armée israélienne mène des incursions dans le sud du pays depuis le 30 septembre.
Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord d’Israël déplacés par les tirs du mouvement. Au Liban, des dizaines de milliers d’habitants ont également été déplacés.
L’ambassadrice américaine à Beyrouth, Lisa Johnson, avait présenté jeudi dernier au Premier ministre libanais, Najib Mikati, et au chef du Parlement, Nabih Berri, un plan en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l’armée dans le sud du Liban.
Dans ce contexte, l’émissaire Amos Hochstein s’est rendu mardi à Beyrouth où il a déclaré qu’une solution était « à portée de main » mais que c’était aux belligérants de « décider ».
Israël « ne peut pas nous imposer ses conditions », a prévenu mercredi le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, disant exiger « l’arrêt total de l’agression » au Liban.
M. Netanyahu avait averti lundi que Israël « mènera(it) des opérations » militaires contre le Hezbollah même en cas de trêve.
« Très violente frappe »
Pendant ce temps, les bombardements israéliens se poursuivent au Liban sur des bastions du Hezbollah. De nouvelles frappes ont visé jeudi matin la banlieue sud de Beyrouth, peu après un appel de l’armée israélienne à évacuer.
Plusieurs secteurs du sud du pays ont été ciblés, notamment la bourgade de Khiam, située à environ six kilomètres de la frontière, où des affrontements entre le Hezbollah et les forces israéliennes avaient éclaté la veille, selon l’Agence nationale d’information libanaise (Ani).
Jeudi matin, le porte-parole de l’armée en langue arabe, Avichay Adraee, a lancé des appels à évacuer aux habitants de trois zones proches de la ville de Tyr (sud).
Les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait au Liban plus de 3.550 morts depuis octobre 2023, la plupart depuis le début de la campagne israélienne massive de bombardements le 23 septembre. Côté israélien, 79 militaires et 46 civils ont été tués en 13 mois.
Avec AFP