La toile s’est enflammée. Expression désignant ainsi les remous émotionnels qui s’emparent du pays kabyle, suite à une déclaration d’un certain Moulesshoul Mohamed de Kenadsa.
J’ai été personnellement horrifié qu’un homme si populaire, fasse dans la voix de son maître. Ses maîtres autrefois aussi sanguinaires que kabylophobes ; je ne citerai pas nommément, les Hewari, Abderrahmane et tous les autres casqués. Je me bornerai à émettre un avis sur le rapport des Kabyles à l’écrivain et à l’artiste en général.
Nombreux sont les écrivains et les artistes qui végètent en Kabylie, ils n’ont peut-être pas le talent et la fulgurance mouleshoulienne, mais on aurait tort de les mépriser. Il m’est souvent arrivé de critiquer leurs positions face à ce roi des podiums. J’ai lu peut-être bien quatre de ses ouvrages et vu le film tiré d’un de ses bouquins.
Je n’ai aucune prétention, mais pour titiller occasionnellement le crayon et la plume et pour avoir vu des centaines et des centaines de films, je suis resté pas sur ma faim, mais sur le fiacre ; sur le derrière quoi, quand on me cite ce baveur d’histoire comme étant le vrai fondateur de la littérature (titre dont il s’est prévalu) algérienne. Là aussi je me mettais à douter, aucun journaliste ni écrivain ne s’est fendu d’un rappel à l’ordre.
Pour avoir eu l’immense chance d’avoir travaillé aux côtés de grands écrivains algériens, je me disais que quelque chose ne tournait pas rond. Rien de substantiel ne m’est parvenu de ses écrits. Nous avons le terrible travers d’applaudir trop tôt.
Beaucoup me rétorquaient alors, non ! Il a du talent. Il a du talent, oui, il est doué pour raconter des histoires et des intrigues, oui, pour autant est-ce là le véritable rôle de l’écrivain ?
Idir en son temps, Mohya, Tahar Djaout ont, eux, contribué à éclairer, aider, instruire et cultiver une société, un pays. Qu’a-t-il apporté à part gagner des millions comme l’aurait fait n’importe quel saltimbanque sans principes, car c’est ce qu’il est.
J’ai longtemps dit d’Assia Djebar qu’elle n’avait rien apporté aux Algériens, ils sont désormais deux ! Ils sont débiteurs vis-à-vis du peuple algérien, de l’Algérie et de son Histoire. Je ne suis pas en colère, j’espère que ce vendeur de jasmin vert et autre conneries se ressaisira et fera son mea-culpa.
De doute pétri, mais j’ose espérer que les écrivains de ce pays, les journalistes et tous ceux qui se pensent dignes, puissent élever la voix et dire plus jamais ça. Je termine en disant, je ne suis pas que Kabyle, je suis Kabyle et l’Algérie c’est moi et limarahouch ferhan idez m3ahoum.
Akli Drouaz
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