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Les « révélations » d’Abdelkader Bengrina

Bengrina

Le crypto-islamiste Abdelkader Bengrina a jeté un pavé dans la mare en annonçant en exclusivité que la Tunisie allait nouer des relations avec l’Etat d’Israël.

L’ancien ministre Abdelkader Bengrina a affirmé, dimanche, que la Tunisie envisageait de normaliser ses relations avec l’Etat hébreux. Selon ses propos, rapportés par le journal libanais Al-Mayadeen, des officiels tunisiens auraient effectué plusieurs visites en Israël pour négocier l’établissement de relations diplomatiques. Il précise que cette information sera rendue publique dans les « prochains jours ».

Abdelkader Bengrina coupe l’herbe sous les pieds du potentat arabiste Kaïs Saeid. Que vaut cette « révélation » ? Est-elle vraie ? Difficile à dire, en tout cas les autorités tunisiennes n’ont pas pour l’heure réagit. Elles n’ont ni démenti ni confirmé l’information. Plusieurs questions demeurent : qui a chargé Bengrina de cette « révélation » qui pourrait conduire à une rupture diplomatique avec la Tunisie ? Ne fait-il pas de l’enfumage de l’opinion sur le dos d’une Tunisie au prise à une grande crise économique et politique ?

Si, comme le révèle Bengrina, la Tunisie établissait des relations diplomatiques avec Israël, il faut s’attendre à une violente réaction des autorités algériennes. Elles considéreront cette décision comme une trahison surtout que Tebboune n’a pas hésité à venir en aide financièrement à la Tunisie. Pas seulement, rappelons que les autorités algériennes sont entrées dans une crise diplomatiques depuis 2021 suite à la décision souveraine du Maroc d’établir des relations avec les autorités israéliennes.

Cependant, en Tunisie, rien n’augure à un tel revirement diplomatique pour l’heure, même si les principaux pays arabes ont renoué leurs relations avec Israël.

Panarabiste patenté, Kaïs Saied a montré dans ses discours, il a qualifié le plan de paix entre l’Etat hébreux et l’Autorité palestinienne, proposé par l’ex-président américain Donald Trump, d' »injustice du siècle ».

Le concert de la chanteuse tunisienne, prévu dans son pays la semaine prochaine, a été annulé. L’artiste affirme avoir été accusée de « normalisation » avec Israël après s’être produite à Jérusalem-est et à Ramallah en Cisjordanie occupée. La chanteuse tunisienne Emel Mathlouthi a annoncé l’annulation d’un concert qu’elle devait donner dans son pays, au festival d’Hammamet, affirmant avoir été accusée de « normalisation » avec Israël à la suite d’une série de concerts dans les Territoires palestiniens occupés, rapportent plusieurs agences de presse. En juillet, Emel Mathlouthi a donné des concerts à Jérusalem-est, occupé et annexé par Israël, ainsi qu’à Ramallah, en Cisjordanie occupée. Elle n’avait en revanche pas donné de concert en Israël.

Sofiane Ayache

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