L’ancienne députée et présidente du microscopique Parti de l’équité et de la proclamation (PEP), Naïma Salhi, a été condamnée à une peine de six mois de prison ferme assortie d’une amende de 50.000 DA, confirmant, ainsi, le verdict en première instance.
Le verdict a été prononcé, lundi 8 mai 203, par la cour de justice de Tipaza dans le procès en appel qui l’opposait à Mourad Amiri, un ancien fonctionnaire du ministère de l’Intérieur originaire de Kabylie.
Connue pour ses positions racistes et xénophobes ciblant les habitants de la Kabylie et l’ensemble des Amazighs, Naïma Salhi a été reconnue coupable de diffamation et diffusion de publications incitant à la haine.
Durant la même audience, le parquet a requis le durcissement de la peine prononcée en première instance.
« La cour de Tipaza vient de déclarer Naïma Salhi coupable des faits pour lesquels elle est poursuivie, c’est-à-dire atteinte à l’intégrité territoriale, publication portant atteinte à l’intérêt national et diffamation. Naïma Salhi a eu des agissements délinquants répréhensibles contraires aux lois de la république et du respect des droits humains », a écrit le plaignant sur sa page Facebook, à l’issue du procès auquel il a pris part à la cour de Tipaza.
« Aujourd’hui, c’est un grand jour pour la démocratie et la lutte contre le discours de haine: que Naima Salhi soit enfin condamnée et qu’elle rompre enfin avec cette impunité dont elle pense pouvoir jouir en permanence.
Il s’agit ici d’un message que le combat entre la république et les extrémistes de tous bords est définitivement enclenché, que l’unité nationale est une ligne à ne pas franchir, ni par ceux qui appellent à la soustraction d’un territoire ni par ceux qui veulent isoler ce même territoire.
L’Algérie est un vaste territoire riche par sa diversité culturelle, linguistique et géographique que certains qui confondent unité et unicité veulent faire de nous et nous imposer un seul modèle de société au détriment de la géographie et de l’histoire.
Enfin j’espère que cette condamnation va servir d’exemple à tous ceux qui véhiculent le discours de haine d’où qu’ils viennent, et que les Algériens comprennent que sans les extrémistes d’un côté il ne peut y avoir de l’extrémisme de l’autre côté », ajoutera le plaignant.
La condamnation de Naima Salhi a donné lieu à des réactions contrastées sur les réseaux sociaux.
Considérant l’incarcération de Naïma Salhi Salhi comme une réaction salutaire de la justice algérienne, certains se disent néanmoins insatisfaits quant à la peine de 6 mois qu’ils considèrent trop légère comparativement aux dégâts que les déclarations de la députée auront causées à tout un peuple et aux institutions du pays.
D’autres, en revanche, qui sont de la même engeance idéologique que la mise en cause, continuent de sévir et de distiller leur discours raciste appelant à la haine raciale sur les réseaux sociaux. Ils considèrent les déclarations et les positions de la présidente du Parti de l’équité de la proclamation comme des hauts faits de patriotisme.
Samia Naït Iqbal