Contrairement à ce qu’avait assuré le gouvernement, la paix n’est pas revenue dans la capitale libyenne. Alors que les combats se poursuivent entre deux groupes armés rivaux à Tripoli, tous deux liés au gouvernement d’Abdelhamid Dbeibah, la Turquie — soutien de l’exécutif —, a appelé mercredi 14 mai à un cessez-le-feu sans délai dans la capitale. Les habitants, pris au piège, décrivent une violence inédite.
Rester éloignés des fenêtres ou s’enfermer dans la cave. Puiser dans les placards pour manger. Depuis lundi 12 mai, les Tripolitains vivent au rythme des tirs. Les affrontements, qui ont éclaté après l’annonce de la mort de « Ghaniwa », chef d’un des plus puissants groupes armés de la ville, ont déjà fait six morts.
Sara Nader, 21 ans, n’a pas mis un pied dehors depuis le début des combats : « Il n’y a pas de route sécurisée. Pouvez-vous imaginer une capitale entière sans aucune route sécurisée que l’on peut prendre ? Je connais personnellement une femme qui a dû accoucher chez elle, car aucune ambulance n’a pu venir l’aider. »
Un gouvernement en guerre contre lui-même
Si les Libyens ont connu plusieurs conflits depuis la révolution de 2011, celui-ci les inquiète bien plus. Une habitante de 31 ans, qui souhaite rester anonyme, confie : « Les combats sont extrêmement intenses, pas comme ce que nous avons pu vivre avant. Et c’est la première fois qu’un Premier ministre ou un officiel annonce une opération dans des zones densément peuplées. »
À la peur s’ajoute l’incompréhension. Car les deux factions en guerre, la Brigade 444 et la force Radaa, sont toutes les deux liées au pouvoir, même si cette dernière a officiellement été dissoute par le Premier ministre mardi. « Les membres du gouvernement s’entretuent, s’interroge l’habitante. Nous ne comprenons pas le but de cette opération militaire. Nous ne comprenons pas en quoi elle sert l’intérêt des Libyens. » Otage de la rivalité entre milices, sensées sécuriser la capitale depuis la révolution de 2011, les habitants redoutent un conflit qui s’éternise.
L’Algérie par le biais d’un communiqué des Affaires étrangères, a appelé les factions à cesser les affrontements et revenir à la raison et aux négociations. Elle a également exprimé son inquiétude face à la reprise des combats entre miliciens.
Le gouvernement d’union nationale (GUN) de la Libye, basé à Tripoli, a déclaré un cessez-le-feu mercredi à la suite d’affrontements intenses entre milices rivales qui se sont étendus aux quartiers centraux et résidentiels de la capitale, suscitant des appels internationaux à la protection des civils et à la prévention d’une nouvelle escalade, raconte l’agence chinoise Xinhua.
Avec Rfi