Roche et Novartis annoncent des investissements colossaux aux États-Unis pour contourner les droits de douane menacés par l’administration Trump. Ce mouvement suscite des inquiétudes en Europe sur l’avenir de la production pharmaceutique.
Roche et Novartis investissent massivement aux États-Unis pour éviter des droits de douane. Cela produit un important impact sur l’Europe et l’avenir de l’industrie pharmaceutique.
En effet, au moment où la mondialisation est remise en question, les grandes entreprises pharmaceutiques font face à des pressions inédites pour relocaliser une partie de leur production. Roche et Novartis, deux géants de l’industrie, répondent à ces défis en promettant des investissements historiques aux États-Unis. Au cœur de cette stratégie se cache une volonté d’échapper aux droits de douane qui pourraient lourdement affecter leur rentabilité.
Des investissements historiques pour éviter les restrictions commerciales
Le laboratoire suisse Roche a annoncé un investissement monumental de 43,9 milliards d’euros sur le sol américain. Dans un contexte de tensions commerciales croissantes, cette décision témoigne d’une volonté d’adaptation face à une politique protectionniste. Le président américain Donald Trump, dont l’administration avait déjà mis en place des mesures taxant les importations, continue d’exercer une pression significative sur l’industrie pharmaceutique pour qu’elle concentre ses activités aux États-Unis. Ces choix, loin d’être uniquement motivés par des considérations économiques, imposent un réel défi aux acteurs européens.
Un climat de méfiance pour l’Europe
L’European Federation of Pharmaceutical Industries and Associations (EFPIA) tire la sonnette d’alarme. Selon ses représentants, cette dynamique pourrait engendrer une fuite des investissements, affaiblissant ainsi la capacité de production en Europe. « Nous sommes inquiets de voir des entreprises quitter le vieux continent pour se repositionner ailleurs, ce qui pourrait nuire à l’innovation et à l’emploi », confie un porte-parole de l’EFPIA.
La Belgique, célèbre pour son industrie pharmaceutique florissante, sent déjà les conséquences de cette pression. Les droits de douane envisagés pourraient entraîner une réduction des postes disponibles et freiner l’innovation, deux éléments cruciaux pour maintenir un secteur compétitif à l’échelle mondiale.
Entre emploi et innovation : le dilemme européen
La crainte d’un impact négatif sur l’emploi et la recherche en Europe est palpable. Des économistes estiment que les effets de ces décisions pourraient s’étendre bien au-delà des simples mesures fiscales. La contraction des capacités de production pourrait, à terme, engendrer un déficit en matière d’innovation et d’accessibilité des médicaments pour les patients européens.
« D’un côté, nous comprenons les défis auxquels sont confrontés ces géants pharmaceutiques. De l’autre, nous ne pouvons pas négliger les implications socio-économiques de ces choix », déclare un économiste du secteur.
En choisissant de relocaliser une partie de leur production aux États-Unis, Roche et Novartis ne font pas seulement un choix économique, mais également un choix stratégique qui pourrait redessiner les contours de l’industrie pharmaceutique mondiale. Tandis que les tensions commerciales s’intensifient, l’Europe doit redoubler d’efforts pour préserver sa compétitivité et ne pas céder le pas à un phénomène qui menace à la fois l’emploi et l’innovation.
Rabah Aït Abache