Liverpool a décroché son 20e titre de champion d’Angleterre, le premier depuis 2020, après une victoire enflammée contre Tottenham (5-1), ce dimanche 27 avril à Anfield. Les Reds succèdent à Manchester City et égalent le record de vingt titres que l’autre grand rival régional, Manchester United, détenait seul depuis 2013.
Liverpool a enfin offert à ses supporters le sacre et la fête dont ils rêvaient. En 2020, le Covid avait privé le peuple rouge d’une célébration méritée et il n’était pas question de gâcher la première « finale » de cette fin de saison à domicile. Au coup de sifflet, les larmes des supporters se sont mêlés aux fumigènes et les joueurs ont dansé sur l’entêtant « Freed From Desire » de Gala, avant de se tenir, bras dessus bras dessous, devant le mythique kop pour un très puissant « You’ll Never Walk Alone ».
Les Reds du capitaine Virgil van Dijk ont marché dans les pas de leurs glorieux aînés de 1990, les derniers à avoir triomphé devant un stade rempli, déjà en avril et déjà à Anfield. Comme eux, ils ont encaissé l’ouverture du score (12e). Et comme eux, ils ont renversé la vapeur dans un vacarme de tous les diables, au bout des pieds de Luis Díaz (16e), Alexis Mac Allister (24e) et Cody Gakpo (34e).
La fête, lancée très tôt aux abords du stade, ne pouvait se prolonger qu’avec un but du joyau Mohamed Salah (63e, 4-1), son 28e cette saison dans une Premier League qu’il a illuminée par ses fulgurances. L’ailier était encore là pour pousser Destiny Udogie à marquer contre son camp (69e, 5-1). Il faut dire que Tottenham, triste 16e de Premier League, n’avait pas vraiment la tête d’un trouble-fête, et encore moins les moyens de résister aux vagues rouges incessantes qui ont déferlé devant leur but.
Liverpool compte quinze points d’avance sur son actuel dauphin, Arsenal, ce qui lui assure d’être sacré avant les quatre dernières journées. En huit mois de Premier League, l’équipe d’Arne Slot a fait la course en tête à un rythme de champion : 25 victoires en 34 matchs et seulement deux défaites, en septembre contre Nottingham à Anfield (0-1) puis en avril à Fulham (3-2).
Les Reds ont pris la première place du classement dès la sixième journée, après cinq succès et déjà douze buts marqués, pour ne l’abandonner qu’une seule fois ensuite, le temps d’un match nul (2-2) à Arsenal fin octobre. La passation de pouvoir avec Manchester City, quadruple champion sortant, a pris corps à Anfield puis à l’Etihad Stadium, théâtres de succès sans appel (2-0). Salah s’est offert un but et une passe décisive à l’aller et au retour, un aperçu de sa saison à grands frissons, proche de celle d’un Ballon d’Or jusqu’en mars ; un mois durant lequel les Reds ont connu une baisse de régime qui leur a été fatale en Ligue des champions face au PSG.
Le couronnement est aussi à mettre au crédit d’Arne Slot, sacré dès sa première année sur le banc de Liverpool, après avoir succédé l’été dernier au très populaire Jürgen Klopp. Le Néerlandais n’approchera pas le total de son prédécesseur en 2019 (2e avec 97 points) et 2020 (1er avec 99 points), mais il n’a pas volé son premier trophée sur les rives de la Mersey. Sa gestion du groupe et ses adaptations tactiques ont bonifié l’héritage de l’Allemand.
Son groupe a toutefois globalement été épargné par les blessures, à l’inverse de Pep Guardiola avec Manchester City. Sans leur milieu Rodri, Ballon d’Or 2024 mais gravement blessé à un genou, les Cityzens se sont effondrés à l’automne en Premier League et les Reds en ont profité pour mettre fin à la domination sans partage de l’encombrant voisin, champion d’Angleterre à six reprises lors des sept éditions précédentes. Cerise sur le gâteau, ils égalent le record de vingt titres que l’autre grand rival régional, Manchester United, détenait seul depuis 2013.
Rfi/AFP