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Loi sur l’information : le contrôle total de l’exécutif consacré

Censure

Le projet de loi organique relatif à l’information a été adopté, lors de la plénière de mercredi dernier, à la majorité, par les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN). Fermez le ban !

Ne cherchez pas à comprendre, la liberté de la presse est consacré dans la « nouvelle Algérie » de Tebboune et Chanegriha. Le premier l’a répété à maintes reprises et le parlement vient de le confirmer !

Sur les 54 amendements déposés, la majorité concernent des aspects de forme. Aucun  amendement de fond n’a été retenu par les députés. Le vote consacre, de fait, le verrouillage par le pouvoir exécutif du processus de production de l’information.

Seuls les députés du parti islamiste, le Mouvement de la société pour la paix (MSP) ont rejeté le texte évoquant entre autres « la confiscation d’un droit reconnu par la constitution ». Les autres se sont sagement alignés derrière les oukases de leur maître de l’heure.

L’un des députés de ce parti, Abdelouahab Yaakoubia a beau protester suite au rejet d’un amendement qu’il avait proposé, alors qu’il avait été accepté dans un premier temps. Peine perdue.

Le représentant du parti islamiste voulait défendre le droit des Algériens résidant à l’étranger ou ayant la double nationalité de posséder des médias en Algérie, alors que le projet de loi a fixé comme condition la nationalité algérienne «exclusivement ».

La commission de la culture, de l’information et du tourisme, présidée par le député Ahmed Mouaz qui s’était réunie jeudi qui avait, dans un premier temps, accepté la proposition faite par le député du MSP, mais finira par se rétracter. Sans doute pour des raisons inhérentes aux pratiques du régime.

L’amendement qui a été, d’ailleurs, mentionné dans son rapport complémentaire sera tout simplement retiré du document final de ladite commission.

L’amendement porté à l’article six et stipulant que la demande de constitution d’un média (presse écrite et électronique) soit déposé au niveau de l’autorité de régulation et non au  ministère de la Communication, comme mentionné dans le projet de loi, a été également rejeté.

De même pour celui concernant l’article 34 relatif à la composition du Conseil de l’éthique et de la déontologie. Un député a proposé de réduire le nombre de membres désignés par le président de la République de six à quatre sur les douze membres qui composent cette instance. Il faut savoir qu’auparavant, et au sens du texte encore en vigueur, ces derniers étaient élus par les journalistes.

L’Algérie étouffe !

A signaler, par ailleurs, que ce « nouveau » code de l’information stipule que tous les membres des deux autorités de régulation (presse écrite/électronique et audiovisuel), au nombre de neuf pour chacune, sont désignés par le Président, alors que dans le texte en vigueur, sept des quatorze membres sont élus parmi les journalistes.

Le journaliste et directeur de Radio M., El Kadi Ihsane, condamné par Tebboune en personne sur un plateau télé doit apprécier du fond de sa cellule ce énième tour de vis sur la presse.

Qui a dit, que la liberté totale n’est pas consacrée par dans « la nouvelle Algérie » Tebboune ?

L. M.

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