C’est une onde de choc dans le paysage du football français. L’Olympique Lyonnais, club emblématique de l’élite hexagonale, a été officiellement relégué en Ligue 2 par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), mardi 24 juin, pour non-respect de ses obligations financières.
Malgré les explications de son président John Textor, venu défendre la situation économique du club lors d’une audition à Paris, les arguments n’ont pas convaincu. La DNCG a estimé que les garanties apportées étaient insuffisantes pour assurer la viabilité du projet lyonnais. Une décision radicale, rendue publique mardi en fin de journée, et qui marque une première historique pour le septuple champion de France.
Une dette étouffante
Le club rhodanien traîne une dette estimée à plus de 170 millions d’euros. Les ventes de joueurs et les récentes injections de fonds n’ont pas suffi à rassurer l’instance de régulation. Déjà interdit de recrutement lors du dernier mercato hivernal, Lyon s’enfonce dans une crise sans précédent.
Dans un communiqué, l’Olympique Lyonnais a annoncé son intention de faire appel, estimant que les mesures prises récemment suffisent à garantir la continuité d’exploitation. Le club espère inverser la décision dans les jours à venir.
Coup dur pour la formation à la française
Cette relégation, si elle venait à être confirmée, sonnerait comme un coup dur pour tout un écosystème. Car Lyon, ce n’est pas seulement un palmarès (7 titres de Ligue 1, 5 Coupes de France, 8 Trophées des champions), c’est aussi une école. L’un des centres de formation les plus performants d’Europe.
Des joueurs comme Karim Benzema, Houssem Aouar, Amine Gouiri ou encore Yassine Benzia y ont été formés avant de briller avec les Bleus… ou les Fennecs.
Le football algérien, qui continue de bénéficier de cette filière franco-algérienne, risque aussi de pâtir indirectement de cette relégation si elle devait affaiblir durablement l’académie lyonnaise.
Une page se tourne
L’OL, fondé en 1950, n’avait jamais connu la relégation depuis son retour en Ligue 1 en 1989. Symbole de modernité et de puissance sportive dans les années 2000, le club voit son modèle s’effondrer, victime d’une gestion financière sous haute tension.
Pour l’heure, la Ligue 2 attend un géant blessé. Et le football français, abasourdi, s’interroge : jusqu’où les exigences financières vont-elles remodeler la hiérarchie historique ?
Djamal Guettala