En ce lendemain de vote en Tunisie, alors que le taux de participation au second tour des législatives s’établit à 11,3% selon les chiffres officiels, une partie de l’opposition a demandé, le 29 janvier 2023, le départ du président Kaïs Saïed. Enième déculotté pour Kaïs Saïed qui concentre de plus en plus les leviers de pouvoir et s’isole des réalités de son pays.
Le président Kaïs Saied est au plus mal. À peine les résultats officiels annoncés, le Front de salut national prend en effet la parole par la voix d’Ahmed Nejib Chebbi, figure emblématique de la gauche en Tunisie et opposant notoire à Zine el-Abidine Ben Ali et désormais à Kaïs Saïed, l’actuel président tunisien.
Face à la faible participation aux premier et second tours des législatives, son mouvement estime que les Tunisiens ont envoyé un message de désaveu fort à Kaïs Saïed. Le Front de salut national appelle désormais l’opposition à se fédérer pour pousser au départ du maître de Carthage.
Un dialogue de sourds
Kaïs Saïed, de son côté, reste droit dans ses bottes. Dans ses derniers discours, il a martelé son souhait de poursuivre sur la voie qu’il s’est fixée. Partisan d’une démocratie dite populaire, « par la base », le président tunisien a entrepris depuis un an et demi de déconstruire l’architecture institutionnelle édifiée depuis 2011, date d’avènement de la révolution tunisienne. Lui qui se méfie des corps intermédiaires et des partis politiques concentre désormais les pleins pouvoirs.
Vidée de nombreuses prérogatives, la nouvelle Assemblée ne devrait pas changer la donne.
Un dialogue de sourds entre Carthage et l’opposition qui intervient alors que le pays traverse une crise économique intense qui nourrit la colère des Tunisiens et qui fait craindre – à de nombreux observateurs politiques – une année 2023 explosive en Tunisie.
Avec RFI