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Louisa Hanoune plaide pour le retrait de l’Algérie de la Ligue arabe

Louisa Hanoune

Louisa Hanoune, patronne du PT.

La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a vivement réagi aux récentes déclarations du prétendu historien Mohamed El-Amine Belghit, lors d’un discours percutant prononcé au congrès de son parti à Béjaïa. Une sortie ferme et engagée qui marque une nouvelle étape dans le débat national sur l’identité, l’histoire et l’appartenance géopolitique de l’Algérie.

Louisa Hanoune n’a pas mâché ses mots : « Nous sommes un peuple amazigh, arabisé par l’Islam, partiellement ou totalement selon les régions. C’est une vérité historique scientifiquement établie, qu’elle plaise ou non. »

Par cette déclaration, elle réfute frontalement les propos tenus par Belghit sur une chaîne étrangère, qualifiant l’amazighité de « projet idéologique sioniste français ». Elle le qualifie d’ailleurs de « docteur autoproclamé en histoire » et dénonce une tentative grave de falsification de la mémoire collective.

Pour Louisa Hanoune, il ne s’agit pas d’un simple débat d’opinion : « Réécrire l’histoire à travers le prisme d’une idéologie particulière n’est ni une opinion ni un travail scientifique. C’est un crime. Dans tous les pays du monde, falsifier l’histoire est une infraction grave. »

Mais la dirigeante va plus loin en remettant en question les fondements mêmes de l’arabisme en Algérie, appelant clairement à un retrait du pays de la Ligue arabe. « L’Algérie n’appartient pas à ce qu’on appelle l’‘Oumma arabe’. Nous sommes une nation à part entière, avec notre histoire, nos langues, notre territoire et notre culture », a-t-elle affirmé.

Selon Louisa Hanoune, la Ligue arabe est devenue un instrument entre les mains de puissances étrangères, qu’elle qualifie sans détour de « sionistes », dénonçant ainsi une contradiction avec le soutien constant de l’Algérie à la cause palestinienne.

En prenant cette position radicale, Louisa Hanoune s’inscrit dans une rupture claire avec le discours officiel d’une partie de l’élite politique algérienne. Elle propose une lecture souverainiste et décoloniale de l’identité nationale, mettant en avant l’héritage amazigh comme fondement civilisationnel et historique de l’Algérie.

Sa déclaration selon laquelle « l’Algérie est une nation complète, souveraine, avec ses deux langues officielles, quoi qu’on en dise » vient poser un jalon dans le débat sur l’identité plurielle du pays.

Samia Naït Iqbal

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