Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), a appelé, mardi dernier, Abdelmadjid Tebboune, à libérer les détenus d’opinion et à prendre des décisions urgentes et vigoureuses pour la levée de toutes les restrictions qui empêchent les citoyens de s’exprimer librement.
Louisa Hanoune a donc profité de la rencontre des partis politiques avec le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune pour exposer de nombreuses demandes liées à la situation politique et sociale.
Après une longue intervention sur la question palestinienne et la guerre à Gaza, Louisa Hanoune a mis les deux pieds dans le plat national pour interpeler le chef de l’Etat. Un mot d’ordre transparaît : l’urgence de mettre fin aux harcèlements judiciaires et aux violations des libertés. De fil en aiguille, la libération des détenus d’opinion est l’une des premières demandes de la SG du PT pour arriver à lever la chappe de plomb qui écrase toute la société.
« La Secrétaire générale a évoqué la nécessité de mettre en place un climat serein en levant les restrictions à la pratique politique, en libérant complètement les médias et en révisant la gestion de la publicité publique pour que sa distribution soit équitable, d’autant que les journaux actuellement inexistants bénéficient de privilèges, alors que les vrais journaux en sont privés », lit-on dans ce communiqué rendu public par le PT.
« En attendant la réforme du système judiciaire et sécuritaire, la secrétaire générale a demandé l’abrogation de l’article 87 du code pénale, qui a ouvert la voie à des restrictions, mais aussi à la criminalisation de l’exercice politique, syndical et journalistique », précise le communiqué. Pas seulement.
Au passage, la candidate à la présidentielle a demandé au chef de l’Etat que les organisations syndicales de s’abstenir de soutenir les candidats à la présidentielle. Entendre par là : que l’UGTA n’appelle pas à voter Tebboune. « La nécessité d’éviter de faire toute pression sur les organisations syndicales pour soutenir un candidat, puisque les syndicats représentent les citoyens et les citoyennes qui ont, chacun, une conscience et ont donc le droit d’exercer leur libre choix à l’occasion des élections, d’autant que l’indépendance des syndicats est une question décisive », ajoute la même source.
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La SG du Parti des travailleurs s’est faite l’avocate des familles de détenus. Elle «a affirmé également que des milliers de familles de petits commerçants condamnés pour spéculation dans le cadre d’une loi qui a ouvert la porte à de graves dépassements attendent une grâce présidentielle à l’occasion du mois de Ramadan, puis de l’Aïd-el-fitr, et elles ont été déçues », précise le communiqué du PT. Exhortant « le président à exercer son pouvoir pour décider d’une grâce présidentielle pour cette catégorie ».
Abordant les questions sociales, Louisa Hanoune déplore le sort tragique de 18 000 travailleurs à la Sonelgaz qui ont été licenciés arbitrairement ainsi les souffrances causées par les salaires non payés de dizaines de milliers de travailleurs du secteur économique. Elle insiste aussi sur la nécessité de renforcer le pouvoir d’achat, car même les hausses de salaires des fonctionnaires ont été englouties par l’inflation.
Louisa Hanoune n’a pas oublié les questions sociales dans son intervention emprunte d’émotion. Elle « a noté la nécessité de revoir l’allocation de chômage qui est actuellement exclusive et temporaire alors que les chiffres publiés par l’agence d’emploi fait état de l’existence 2,1 millions en août ». (…)
« La même agence a enregistré 4,1 millions de demandeurs de l’allocation, mais seulement 1,9 million ont été accepté, alors que chaque année, 240000 diplômés universitaires rejoignent le marché du travail, dont des milliers souffrent du chômage. A ceux-là, il faut ajouter des milliers de diplômés des centres de formation », assène la candidate à la présidentielle.
Il y a plus de 200 prisonniers d’opinion en Algérie. Un nombre indéterminé de citoyens sont placés sous interdiction de quitter le territoire national. Des dizaines d’activistes, habitant à l’étranger et connu pour leur engagement pendant les manifestations du Hirak, refusent de rentrer en Algérie de crainte d’être arrêtés.
Synthèse Sofiane Ayache