« Thorns and Roses » de Max Néna est sans hésiter un livre bouleversant. On ne s’en défait pas facilement.
S’il y a des romans qui vous tiennent en haleine, d’autres qui vous donnent envie de lire, et d’autres encore qui vous font rêver et entrer en communion avec les personnages pour en jalouser intrigues et péripéties, « Thorn and Roses » (*) de Max Néna verse dans un romantisme original qui mêle tous les ingrédients précédents sur fond d’affection gracieuse et de passion dévorante entre Malik – un jeune beur brillant qui a su gravir les échelons pour construire sa vie avec fougue et acharnement – et Juliette, une camarade des années de lycée.
J’ai entamé la lecture de « Thorns and Roses » hier, à midi. Il est 14 h au moment ou je le repose; à contrecœur, je l’avoue, tant j’étais submergé par un flux d’émotions à la fois intenable et agréable.
Les derniers chapitres sont particulièrement poignants. Chaque paragraphe, chaque ligne, ciselée au mot près, représentent autant de notes qui composent une ode magistrale, une mélodie dont les accords délivrent une harmonie bien réglée sur les diapasons de la tolérance et de l’humanisme dont le monde a besoin en ces moments d’incertitudes et d’incompréhensions.
J’avoue que c’est avec gravité, la gorge nouée et une concentration optimale que j’ai lu ces flots de fraternité qui coulent par torrents au détour de chaque page.
Une histoire d’amour aux relents passionnels dévorants entre Juliette et Malik est déjà, en soi, la signature d’une communion qui défie les schémas classiques de communautarisme et d’intolérance qui portent préjudice à un vivre-ensemble plus que jamais nécessaire. À cet égard, l’auteure tisse une toile relationnelle solide mais improbable pour tout regard aux préjugés coriaces.
Certains passages sensuels et érotiques en rendent la lecture particulièrement affriolante. La teneur et le langage parfois cru de ces paragraphes scandaliseraient toutes sortes de faux dévots.
À la recherche d’éventuelles épines, on ne décèle dans cette œuvre que pétales de roses, les unes plus esthétiques que les autres.
« Thorns and Roses » n’est pas un livre comme les autres… il se consomme sans modération.
Kacem Madani
(*) « Thorns and Roses », Max Néna, eds Kyrrõ, Mars 2023
